La coupe du monde féminine, c’est vendredi. En amont de l’événement, le stade Laurent-Gérin accueillait une journée départementale, le 19 mai. Vénissieux est au cœur du jeu. D’autant qu’Amel Majri, qui a démarré aux Minguettes, est sélectionnée en équipe de France. Et que le pôle féminin du VFC est en plein essor.
Ce huitième mondial féminin se déroule en France, du 7 juin au 7 juillet, avec surtout deux demi-finales, le match pour la 3e place et la grande finale programmés à Décines, fief de l’OL, à quelques foulées de Vénissieux.
L’engouement est là. Il est fini le temps où sarcasmes et railleries se faisaient entendre lors de matches de foot féminin. En l’an 2000, la fédération annonçait 35 000 licenciées. Fin juin 2018, elle en recensait 169 312, dont 125 412 pratiquantes, 35 000 dirigeantes, 8 000 éducatrices et 900 arbitres. Et Brigitte Henriques, vice-présidente de la FFF, annonce l’objectif de 250 000 licenciées à court terme.
En attendant les trois coups, des animations destinées à promouvoir cet événement sont mises en place par la « Fédé », notamment dans les Districts et Ligues. Illustrations récentes avec la « Laura Foot d’Elles » en avril dernier à Chassieu qui s’adressait aux U15 et U18, et la fête départementale du foot féminin à Vénissieux, le 19 mai dernier.
Bientôt 5 000 licenciées dans le District
Sur le complexe sportif Laurent-Gérin, en partenariat avec la municipalité et le Vénissieux football club, cette 9e fête départementale a accueilli plus de 350 footballeuses, et des dizaines de jeunes rugbywomen et basketteuses du LOU et de l’ASVEL. Une manifestation qui associait sport et solidarité. « On a organisé une tombola au profit de « Courir pour Elles » qui lutte contre les cancers féminins et qui se tenait au même moment à Parilly, détaille Anne-Sophie Massard, membre d’une commission technique du District. Des lots non négligeables étaient offerts comme deux places pour assister à la finale le 7 juillet. »
Sous le regard bienveillant du poussin Ettie, la mascotte officielle de la coupe du monde, les jeunes joueuses, grimées pour la plupart aux couleurs de l’équipe de France, ont également pu tester leurs connaissances de l’univers du ballon rond avec des quizz du Programme éducatif fédéral.
« À travers cette journée départementale à Vénissieux, mais également à Saint-Priest avec un tournoi de futsal, notre objectif était double, reprend Anne-Sophie Massard. Il s’agissait de faire entrer de plain-pied nos jeunes licenciées dans cet événement considérable que représente la Coupe du monde. Mais surtout de mettre à l’honneur la dynamique du foot féminin dans notre région. Au District, on va bientôt établir un nouveau record, on n’est pas loin des 5 000 licenciées. »
Amel, un modèle
Les spectateurs ont eu droit à la visite d’une autre mascotte, Amel Majri. Alors qu’elle avait remporté la veille avec l’OL un nouveau titre européen à Budapest, face à Barcelone (4-1), Amel donnait le coup d’envoi au stade Laurent-Gérin du match amical de foot féminin des U15 entre l’OL et Dijon. L’internationale s’est prêtée de bonne grâce à la demande d’autographes et de selfies de dizaines de jeunes supportrices, le plus souvent des footballeuses du Vénissieux FC, mais également des filles d’autres clubs de la région.
Depuis le 21 mai, la Vénissiane est avec l’équipe de France pour préparer la Coupe du monde dont le premier match officiel, est programmé le vendredi 7 juin au Parc des Princes, face à la Corée du Sud.
L’équipe de France féminine peut-elle imiter les Bleus ? Si les dirigeants de la FFF claironnent qu’une place en finale est le minimum à attendre de ce groupe, et que Jean-Michel Aulas, président de l’OL, voit « les Bleues capables de gagner la finale », Amel Majri, elle, se contente d’un grand sourire…
Sif El Islam Ghediri, responsable du pôle féminin du Vénissieux FC
« Nous sommes sur une pente ascendante »
Comment se porte le pôle féminin du Vénissieux football club ?
– On ne fait que progresser. On compte exactement 93 féminines pour un projet commun né avant la fusion officielle de l’ASM et de l’USV. C’est un projet a mis longtemps à mûrir. Nadi Derran en a été l’instigateur, j’ai eu la chance de plancher dessus avec lui. Aujourd’hui on peut dire que le foot féminin a pris toute sa place à Vénissieux. Et je suis convaincu que nous sommes sur une pente ascendante.
Quel est le point fort de ce projet du pôle ?
– Il n’est pas uniquement axé sur le football. On ne néglige pas l’accueil, le respect des règles, les séances vidéo. On responsabilise les filles pour qu’elles soient de plus en plus autonomes. Et jusqu’en classe de 3e, on prend en compte leurs bulletins scolaires. Pas de match le week-end en cas de très mauvaises appréciations ou de laisser-aller. Par contre, entraînement obligatoire.
Et sur les terrains ?
– Apprentissage classique avec une orientation décidée entre éducateurs, joueuses et dirigeants : le beau jeu. Lors des entraînements, tout atelier se fait avec le ballon, même les courses.
Comment se fait le recrutement ?
– Par la communication habituelle : affichages, Facebook, et bien sûr le bouche-à-oreille. On se déplace également dans les centres sociaux, dans les maisons de l’enfance… pour faire de la sensibilisation au foot féminin. La plupart de nos licenciées sont Vénissianes, mais on commence à avoir quelques Lyonnaises ou encore des Vaudaises intéressées pour la prochaine saison.