Damien Monchau, Rassemblement national
« Au niveau national comme au niveau local, ce scrutin confirme la recomposition politique à l’oeuvre en France, avec une nouvelle forme de bipartisme : l’ancien antagonisme Droite – PS est mort et enterré, l’opposition se fait désormais entre les ultramondialistes libéraux de LREM et le Rassemblement National, devenu le premier parti d’opposition. Constatant les difficultés de sa tête de liste, M. Macron avait repris la main et voulu personnifier la campagne électorale. S’il avait une once d’honneur, il tirerait de cet échec les conclusions qui s’imposent et démissionnerait. Tout au moins, il pourrait dissoudre l’Assemblée nationale et modifier le mode de scrutin pour que le Parlement représente vraiment le pays. Au contraire, il déclare « je persiste et je signe ». Sur le plan local, le scrutin montre que nous nous sommes installés durablement sur l’ensemble de la ville. Nous sommes en tête dans tous les bureaux de vote, à une ou deux exceptions près, où nous arrivons en seconde position. Il nous faut maintenant travailler encore plus à ce rassemblement, en vue des élections municipales de 2020 ».
Soundes Boujday, La République en marche
« Tout d’abord une bonne nouvelle : la participation, même à Vénissieux, est en hausse. C’est le signe que les électeurs ont intégré l’importance du Parlement européen et de l’échelon de l’Union pour agir. La République en marche, ce nouveau mouvement dans lequel de nombreux Vénissians se sont reconnus, n’arrive qu’un petit point derrière le Rassemblement national. C’est au niveau national un très bon résultat. Si LREM arrive en tête dans l’immense majorité des communes de la métropole, c’est le RN qui rassemble le plus de voix dans les communes les plus populaires et les plus en difficulté (Saint-Fons, Givors, Vaulx-en-Velin, Vénissieux). Il faut voir là le signe d’une attente encore insatisfaite d’électeurs qui ne constatent pas encore les effets d’une politique qui a pourtant vocation à lutter contre les assignations à résidence et à libérer les énergies. Mais même dans ces communes, les choses évoluent. La mobilisation des marcheurs en banlieue a certes été moindre que dans la ville centre. Mais notre mouvement est le premier parti politique après le parti de l’exclusion Nous allons continuer notre travail au plus près des habitants. »
Georges Bottex, Europe-Écologie
« Nous sommes satisfaits de ce résultat encourageant, qui récompense un combat qui n’est pas toujours pris au sérieux. Sauf par les jeunes, qui se sont le plus retrouvés sur notre candidature. Ces jeunes, qui manifestent depuis des mois sans qu’on les écoute, c’est eux l’avenir. Pas ces vieux partis qui n’ont rien compris à ce qui se passe et qui sont condamnés à disparaître, aussi bien ceux qui en sont restés à une « union de la gauche » dépassée, que les héritiers des RPR, UDF, UMP… L’avenir de l’humanité ne passe pas par le clivage droite-gauche mais entre les écologistes et les autres. Il faut arrêter de consommer la planète. Les gens ne se sont pas laissés abuser par les candidats qui se sont « verdis » au dernier moment. Tout le monde sait que s’il y a un groupe qui est européen, c’est bien celui des Verts, qui travaille bien au parlement. Lors des prochaines échéances électorales, au niveau local, les pouvoirs se partageront entre les trois premiers, LREM, RN et EELV. »
Idir Boumertit, La France insoumise
« Avec près d’un électeur sur trois seulement qui s’est déplacé, le premier gagnant, c’est l’abstention, en particulier dans nos quartiers les plus populaires. C’est dommage car c’était l’occasion d’envoyer un message à Macron. Ils n’ont pas eu envie d’obéir à l’injonction d’aller voter, martelée par un gouvernement qui est sourd à ce que disent les Français depuis des mois. Et ceux qui ne sont pas restés à la maison étaient tellement fâchés qu’ils ont voté facho ! On voit bien que c’est la politique de Macron qui nourrit le Rassemblement National, il a besoin de créer ce duel avec une alternative dangereuse. De son côté, grâce à une belle campagne, La France insoumise a limité la casse. À Vénissieux, nous faisons un meilleur score qu’au niveau national. Certes, les Européennes sont un scrutin particulier, on ne peut pas tout lui faire dire. Mais on est tout de même obligé de tenir compte des messages envoyés. »
Michèle Picard, Parti Communiste Français
« Dans les urnes ou dans la rue, la politique libérale et de casse sociale d’Emmanuel Macron est de fait sanctionnée, tant elle ne cesse d’alimenter le rejet et la colère des Français. Les idées xénophobes, réactionnaires et rétrogrades du Rassemblement national gagnent du terrain élection après élection. J’appelle donc tous les progressistes à lutter contre l’extrême droite et les populismes qui s’enracinent et progressent en France comme dans l’ensemble des pays européens. Pour les forces de gauche, les résultats de ce soir illustrent à quel point il est urgent d’ouvrir le chantier de la reconstruction et de la reconquête. Avec son candidat Ian Brossat, le PCF, fort de ses idéaux progressistes, de justice sociale et de solidarité, est enfin redevenu visible. Notre capacité à renouer le dialogue avec les classes populaires et le monde du travail, notre fidélité aux valeurs de gauche qui ont fait notre histoire et feront notre avenir, posent les premiers jalons de notre renouveau. À Vénissieux, la participation a elle aussi connu une légère augmentation, dont il faut se féliciter. Au vu des résultats, les forces de gauche y sont bien présentes et résistent mieux qu’à l’échelle nationale. Elles traduisent notre volonté commune de lutter contre l’extrême droite, le libéralisme et le bipartisme, et de défendre tous les Vénissians et l’intérêt général ».
Christophe Girard, divers droite (LR, PCD, DLF, non inscrits)
« Je suis à la fois un peu triste et très serein. Un peu triste de voir que tant d’électeurs, y compris à Vénissieux, ont été victimes de la mascarade de M. Macron, qui a organisé sa confrontation avec Mme Le Pen. La démocratie ne sort pas grandie de ce marché de dupes. Je suis également très serein, car je sais qu’une élection européenne ne livre guère d’enseignements sur la politique locale, pas plus que la présidentielle, les régionales ou les législatives. Si c’était le cas, Mme Picard ne serait pas maire de Vénissieux et je ne serai pas conseiller municipal et métropolitain ! Sur le terrain, se jouent d’autres logiques. Je suis forcément un peu déçu par le résultat de la droite républicaine, mais je pense que la politique n’est pas une affaire de partis, donc ça ne changera rien à ma manière de faire de la politique. Ce qui compte, c’est d’être fidèle à ses convictions. Je ne fais pas de la politique pour séduire avec un plan marketing, mais pour être au service de la population. »
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