Sur fond de plus forte participation, le Rassemblement national et La République en marche arrivent en tête du scrutin européen à Vénissieux. Comme en France. Mais la gauche prise dans son ensemble résiste bien mieux.
Finalement, les Français et les Vénissians ont moins boudé les urnes que prévu pour ce scrutin européen. Un électeur sur deux en France a accompli son devoir civique, et un peu plus d’un sur trois à Vénissieux. C’est encore peu, mais le rebond est là : quasiment huit points de participation de plus au niveau national (50,1 %) et sept points localement (35 %). Les Vénissians ont été aussi nombreux à voter que lors du premier tour des législatives de 2017. Il y a bien longtemps qu’une élection européenne n’avait autant mobilisé.
Pour tous les républicains et progressistes, ce sursaut civique ne saurait toutefois masquer et contrebalancer le principal enseignement de ce 26 mai : l’enracinement profond du parti de Marine Le Pen dans le paysage politique. Le Rassemblement National recule certes légèrement en pourcentage par rapport aux Européennes de 2014, mais il progresse en nombre de voix. À Vénissieux, la liste conduite par Jordan Bardella obtient ainsi 2 171 suffrages, soit 22 %, contre 2 096 voix lors du précédent scrutin (27 %).
Derrière l’extrême droite, comme l’ensemble des Français, les Vénissians ont placé sur les deux autres marches du podium La République en marche et Europe Écologie. Les listes conduites par Nathalie Loiseau et Yannick Jadot obtiennent respectivement 17 % et 12,1 % des suffrages.
Pour LREM, aucune comparaison n’est possible avec le dernier scrutin européen. Les seuls repères disponibles sont le premier tour de la présidentielle de 2017, où Emmanuel Macron avait recueilli près de 22 %, et le premier tour des législatives, qui avait vu Yves Blein engranger 33 % des voix.
Les forces de gauche restent au-dessus de 40 %
Les écologistes, eux, progressent de presque trois points par rapport à 2014 avec 1 200 suffrages exprimés en leur faveur. Ils devancent toutes les autres listes de gauche. À commencer par La France insoumise (Manon Aubry) qui obtient 10,37 % avec 1 022 voix, suivie du Parti communiste français (Ian Brossat) qui réunit 7,41 % avec 730 voix, puis du Parti socialiste (5,2 % – 513 voix).
En 2014, le défunt Front de gauche, qui rassemblait mélenchonistes et communistes, avait obtenu 14,38 % des suffrages. On ne peut donc pas parler de recul pour la gauche non socialiste sur ce scrutin européen. En revanche le PS perd plus de 10 points ; un peu moins si l’on intègre le score de la liste conduite par l’ex-socialiste Benoît Hamon qui rassemble 3,96 % des électeurs (392 voix). Prises dans leur ensemble, les forces de gauche résistent mieux localement qu’au niveau national en se maintenant au-dessus de la barre des 40 %.
Dans le camp de la droite classique, qui ne pointe qu’en 7e position, la désillusion est sévère : l’Union de la droite et du centre conduite par Xavier-François Bellamy doit se contenter d’un tout-petit 4,65 % (458 voix), très loin des 13,48 % obtenus en 2014 par l’UMP.
La seule autre liste de ce scrutin qui en comportait 34 à avoir dépassé les 3 %, est celle présentée par l’Union des démocrates musulmans français (UDMF). Conduite par Naguib Azergui, elle a obtenu 376 voix, soit 3,81 %, bien plus qu’au niveau national où elle n’a recueilli que 0,13 % des suffrages.
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Vénissieux – résultats des élections européennes du 26 mai 2019
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