Le maire de Vénissieux et le préfet à l’Égalité des chances ont procédé, le 23 mars, à l’inauguration de la nouvelle unité centrale de production des repas scolaires et sociaux. Un investissement de 8,8 millions d’euros, le plus important du mandat municipal en cours.
C’est sous un soleil radieux que Michèle Picard, maire de Vénissieux, entourée d’un grand nombre d’élus et du préfet à l’Égalité des chances, Emmanuel Aubry, a coupé le ruban de la nouvelle cuisine centrale. La cérémonie d’inauguration s’est tenue en présence de plus d’une centaine de personnes, dont les architectes du cabinet villeurbannais Aamco Architectures et la trentaine de salariés.
L’équipement fonctionne depuis quelques semaines déjà puisque les premiers repas ont été livrés le 4 mars. Guidés par la directrice de l’équipement, Sophie Ripert, élus et partenaires ont pu apprécier la technicité de ce nouveau bâtiment, fonctionnel, ergonomique, permettant d’augmenter la production de repas (jusqu’à 7 000 par jour) tout en générant une baisse de coûts et de maintenance.
Avec un investissement de 8,8 millions d’euros, il s’agit du projet phare du mandat municipal en cours. Il prolonge une longue histoire, commencée après-guerre avec l’Œuvre des cantines des écoles publiques. Avant la création, quelques décennies plus tard, en juillet 2000, de la Régie autonome de restauration scolaire et sociale de Vénissieux, qui a obtenu en 2008 la certification à la norme ISO 9001, gage d’un programme nutritionnel ambitieux.
Entre 2008 et 2017, le nombre de repas scolaires commandés a progressé de 49 %, Régulièrement, ce sont plus de 5 000 repas qui sont livrés chaque jour. En 2018, la production globale s’est établie à 585 000 unités. Et l’ancienne cuisine centrale, qui datait de 1976, n’était plus adaptée à de tels volumes.
« Pas un coût, un investissement »
« Nous voulons garder une maîtrise publique d’enjeux aussi cruciaux que la santé, la restauration collective et l’équilibre nutritionnel, a souligné le maire. Le mot crucial n’est pas disproportionné quand, en période de crise comme ces dernières années, le repas à l’école constitue pour bon nombre d’enfants le plus équilibré et le plus copieux de la journée. C’est un choix politique que j’assume. Et que l’on ne me parle pas de coût quand il s’agit d’un investissement. »
Dans son discours, Michèle Picard a épinglé le choix d’un nombre croissant de communes de recourir au secteur privé : « Si l’on externalise toutes les missions, que restera-t-il des politiques de proximité pour garantir la cohésion sociale, territoriale et la cohésion sociale dans tous les quartiers ? […] La construction de la nouvelle cuisine centrale fait partie de ce débat-là, car notre investissement incarne l’intérêt général et non pas l’intérêt particulier ».
En fonction du quotient familial, les tarifs pour un repas dans les cantines de Vénissieux varient entre 1 euro et 3,70 euros, parmi les plus accessibles de toute l’agglomération lyonnaise.
Le préfet à l’Égalité des chances, Emmanuel Aubry, n’a pas manqué de saluer l’effort réalisé par la commune : « Inaugurer un tel établissement est important. C’est une réalisation essentielle pour permettre aux plus jeunes d’avoir au moins un repas équilibré par jour. L’État a accompagné cette réalisation grâce à la dotation Politique de la ville (à hauteur de 1,2 million d’euros, ndlr). Le travail en partenariat est nécessaire. »
Plus de repas végétariens au menu
Les repas proposés par la cuisine centrale étaient déjà adossés au Programme national nutrition santé. Mais dès la rentrée prochaine de nouvelles évolutions sont attendues. « Les recommandations des médecins et diététiciens pour une alimentation saine, durable et accessible à tous, intégrées à la loi Egalim, seront suivies par la restauration collective », a annoncé Michèle Picard. Concrètement, cela se traduira par l’instauration d’un menu végétarien par semaine, pour tous, en plus d’une alternative végétarienne à l’élément carné.
Cette annonce d’un menu sans viande, sujet qui agite la classe politique locale depuis plusieurs années, n’a pas manqué de susciter des réactions. La section PCF de Vénissieux s’en félicite car cela « va permettre de répondre à la demande des familles qui ne souhaitent pas que leur enfant mange de la viande à la cantine ». Les communistes ajoutent que « ce débat a été longuement instrumentalisé autant par les intégristes religieux que par des oppositions politiciennes incapables de porter un projet pour tous les Vénissians, utilisant chaque occasion de diviser ». La composante France insoumise de la majorité municipale salue aussi cette évolution. « L’investissement dans la cuisine centrale a été accompagné d’une vraie réflexion à laquelle nous avons contribué pour mettre en place le système du repas alternatif, soulignent les élus FI. Nous sommes ainsi au diapason des évolutions des besoins de nos habitants. »
Dans l’opposition, le groupe des élus socialistes et républicains, qui avait fait de cette question un de ses chevaux de bataille, a également réagi, indiquant qu’il ne pouvait « que se réjouir de ce revirement et de l’abandon dans le discours de thèses laïcistes ». Quant à Christophe Girard, leader de l’opposition de droite, il est le seul, en définitive, à ne pas approuver cette décision : « Ma position est que l’on ne doit pas changer les menus pour entrer dans une logique communautariste. Si le choix ne satisfait pas ou si le plat est unique, on donne plus de légume ou de féculent. Point barre. »
Repères chiffrés
• 8,8 millions d’euros : c’est le montant de l’investissement. L’État a participé à hauteur de 1,2 million au titre de la dotation Politique de la ville.
• 7000 : le nombre maximal de repas qui pourra être produit. Actuellement, la moyenne quotidienne des repas commandés est environ de 5 000.
• 37,22 % : la part de composantes bio dans les menus en 2018
• 304 : le nombre annuel de tonnes de produits alimentaires commandés, réceptionnées et cuisinés.
• 16 000 : le nombre de km parcourus chaque année par les véhicules réfrigérés pour livrer les repas dans les restaurants scolaires (90 % de l’activité), dans les crèches et les résidences de personnes âgées.
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