Après une grève dans les écoles primaires et des enseignants de collèges mobilisés mercredi devant la piscine Auguste-Delaune, la grogne dans l’Éducation nationale s’est poursuivie le 21 mars avec la « Nuit des établissements ». La cité scolaire Sembat-Seguin et le lycée polyvalent Jacques-Brel ont accueilli profs, agents et parents d’élèves jusqu’à 22 heures. Au programme : des ateliers, des confections de banderoles ainsi que des discussions autour de la mobilisation et des suites à donner au mouvement.
Car les enseignants ne lâcheront pas. Tous dénoncent le manque de moyens. Les deux lycées demandent notamment une hausse de la DHG (Dotation horaire globale) au rectorat. « Nous ne pouvons pas travailler avec trente élèves par classe en seconde : nous accueillons des ados qui sortent de collèges de REP, et REP + et qui se retrouvent dans des classes surchargées alors que certains font face à des difficultés. Nous exigeons également des postes supplémentaires, des heures de concertation incluses dans l’emploi du temps du personnel pour garantir la qualité de l’enseignement dans le cadre de la réforme du bac… Nous n’avons qu’un seul but : faire réussir nos élèves mais pour cela il nous faut des moyens. »
À Brel, parents et enseignants exigent de plus un classement en REP +. Blanche, maman de deux filles dont l’une est actuellement en seconde et l’autre a réussi son bac il y a deux ans, a décidé de se mobiliser. « J’ai moi-même signé la pétition lancée par les enseignants. On ne peut pas se contenter de lire dans les journaux que l’établissement où sont scolarisés nos enfants occupe la dernière place dans le classement des lycées du département. » Josette, l’une de ses filles actuellement en seconde, tente de mobiliser ses amis. « Ce jeudi matin a eu lieu, à l’intérieur du lycée Jacques-Brel, un sit-in qui a rassemblé plusieurs dizaines d’élèves. Et pendant deux ou trois heures, nous avons fait la grève des cours. Nous sommes beaucoup trop nombreux par classe en seconde. » Sa sœur aînée, bachelière depuis deux ans, insiste : « On ne cesse de parler d’égalité des chances et on ne donne pas les moyens pour atteindre l’objectif de la réussite pour tous. »
Collèges : une manifestation devant la piscine Auguste-Delaune
Regroupés au sein d’un Collectif Sud-Est, les professeurs des collèges de Vénissieux et Lyon 8e, parents d’élèves et collégiens se sont retrouvés, mercredi 20 mars, devant la piscine Auguste-Delaune. Une soixantaine de personnes a participé à ce rassemblement qui se voulait festif et revendicatif. Outre les conditions de travail qui sont « extrêmement difficiles, avec un manque de moyens criant, des classes surchargées et le non-remplacement des profs », les enseignants dénoncent également les problèmes liés aux locaux. « À Aragon, il serait temps que la Métropole, qui a en charge les collèges, s’intéresse à nous et réhabilite les locaux. » Une maman du collège Aragon intervient : « Depuis novembre, ma fille n’a plus d’enseignant de SVT. » En tant que parent délégué, elle s’est adressée au rectorat : « Ma demande a été prise en compte mais, depuis, rien. Nous ressentons un véritable sentiment d’abandon de la part de l’éducation. Une autre enseignante que nous tenons à remercier a pu donner quelques cours mais ce n’est pas assez pour les élèves. Que feront-ils l’année prochaine ? »
Michèle Picard, accompagnée de nombreux élus, est venue soutenir parents et enseignants. Le maire a rappelé également qu’à la Métropole, les élus communistes de Vénissieux réclamaient « une réhabilitation de collège par an. On demande également la transparence de la part de la Métropole sur la future construction des établissements. Par ailleurs, nous devons être associés à la réflexion ».