Pratique
L’équipement Bizarre ! a deux entrées. L’une pour l’administration et les diverses activités est au 68, boulevard Irène-Joliot-Curie.
Pour les concerts, l’accès se fait par le 9, rue Louis Jouvet.
Bizarre ! propose tout au long de l’année de nombreux concerts, qui attirent par an près de 4000 spectateurs pour une jauge de 390 personnes. Suivant les soirées, le plein tarif des concerts oscille entre 10 et 16 euros. Le Pass Bizarre ! permet un tarif préférentiel. Les différents ateliers (Labo soul, Labo rap, DJing, MAO…) et stages (Breakdance) sont suivis par près de 600 personnes par an.
Le Plan B, aide aux artistes émergents, suit tous les ans depuis 2017 six groupes musicaux et une compagnie de danse. Des artistes sont également accueillis en résidence.
Trois studios équipés et adaptés aux musiques amplifiées sont ouverts pour des répétitions. Les groupes qui le souhaitent peuvent être conseillés par un régisseur d’accueil.
Location ponctuelle ou au forfait : 16 euros pour deux heures (tarifs dégressifs). Renseignements : 04 72 89 02 57.
Pour toute autre information : info-bizarre@lamachinerie-venissieux.fr
04 72 50 73 19.
Ouverte il y a trois ans, la salle de concerts dédiée aux cultures urbaines n’est que la partie émergée d’un projet beaucoup plus vaste. Faisons un petit tour du propriétaire de cette structure ambitieuse avec Françoise Pouzache, directrice de La Machinerie qui gère tout à la fois le Théâtre de Vénissieux et Bizarre !, et Thomas Prian, le programmateur.
Lorsqu’on évoque Bizarre !, l’équipement de musiques actuelles ouvert en février 2016 sur le boulevard Irène-Joliot-Curie, on pense immédiatement aux concerts qui s’y déroulent. Ils sont intéressants, certes, puisqu’ils permettent de découvrir de jeunes talents de la scène hip-hop et des valeurs consacrées. Citons pêle-mêle Gaël Faye, Oxmo Puccino, l’Orchestre tout puissant Marcel-Duchamp, Roméo Elvis, Seth Gueko, Chaton, Sahra Halgan, Mazalda, Flynt, Dope Saint Jude ou Jorrdee. Mais tout ceci n’est que la partie affleurante d’un iceberg beaucoup plus imposant dont l’action principale est l’accompagnement d’artistes professionnels ou émergents.
« Nous sommes beaucoup sollicités par les artistes », expliquent Françoise Pouzache, directrice de La Machinerie qui gère le Théâtre de Vénissieux et Bizarre !, et Thomas Prian, programmateur de la partie cultures urbaines. Pour cela, ils ont conçu le Plan B, un incubateur de projets qui va sélectionner sept groupes de la métropole lyonnaise (six pour la musique et un pour la danse). Lesquels se voient proposer un accès illimité pour les répétitions, un travail artistique d’accompagnement, des workshops administratifs et un temps de restitution au Théâtre de Vénissieux au cours de la soirée Tendances urbaines.
Des débutants aux pros
« On voit aujourd’hui des artistes de la première promotion du Plan B — il a démarré en 2017 — qui commencent à voler de leurs propres ailes, se réjouit Thomas qui évoque Tracy De Sa ou Marty de Lutèce. D’un artiste débutant à un artiste pro, Bizarre ! a quelque chose à proposer à chaque étape. L’accompagnement des pratiques amateurs est plus centré sur le territoire de Vénissieux. Pour les émergents et les artistes pros, on élargit l’implantation géographique. »
Pour la première fois l’an dernier, le Plan B a lancé un appel à candidatures. Trente-cinq ont été reçues. Et les heureux élus sont KLM, Blade, FLD Gang, Double A, Blu Jaylah, Amalaïta Connexion et la compagnie de danse Krèmenciel. « C’est encourageant pour une première année, se félicitent Françoise et Thomas. Pour l’accompagnement des groupes par un artiste, après Baptiste Guiton et Pauline Laidé, c’est cette année la comédienne Doriane Salvucci qui va s’en occuper, principalement sur la posture corporelle et l’adresse au public. On leur propose une vraie dramaturgie sur la façon de se déplacer sur une scène. Une façon de mieux croiser encore Bizarre ! et le théâtre. »
Thomas résume cette aide : « Ces artistes débutants ont du charisme qu’ils ont du mal à interroger. Mais nous restons dans la logique de ne pas toucher à leur artistique. Nous organisons aussi des séances de travail collectives, pour qu’ils sortent de leur zone de confort. Enfin, les workshops une fois par trimestre leur donnent une meilleure compréhension du métier : les modes de rémunération, l’environnement professionnel avec les managers et les tourneurs ou les droits d’auteur et d’éditeur. Ce dernier se tiendra à Bizarre ! le 10 avril à 18h30. »
Le point d’orgue de cet accompagnement sera la soirée Tendances urbaines, le 3 mai au Théâtre de Vénissieux, qui sera mise en scène par Doriane Salvucci. « C’est une soirée gratuite et le public commence déjà à réserver. »
SMAC : un réseau de musiques métropolitaines
Lorsque Bizarre ! a été créé, il était question d’un label SMAC (scène de musique actuelle). Le nombre de salles de l’agglomération voulant l’obtenir s’est finalement stabilisé à quatre : le Marché-Gare et le Périscope à Lyon, l’Épicerie moderne à Feyzin et Bizarre ! à Vénissieux. Qui, toutes, devaient donc être réunies sous cette appellation de SMAC partagée.
« Lorsque je suis arrivée, explique Françoise Pouzache, la directrice de La Machinerie, Bizarre ! en était à sa deuxième année de préfiguration. Pendant trois ans, les quatre équipements ont travaillé ensemble sur ce projet de SMAC partagée. Ils avaient des esthétiques et des actions différentes et complémentaires. Bizarre ! était plus dans l’accompagnement, la médiation et les cultures urbaines, l’Épicerie moderne organisait de gros concerts de labels étrangers, le Marché-Gare était tourné plutôt vers les labels français et le Périscope vers le jazz. »
Fin 2017, un changement au ministère entraîne de nouveaux critères d’attribution du label SMAC sur le long terme. « Tous les labels nationaux ont d’ailleurs changé, reprend Françoise Pouzache. Nous étions à la dernière année de préfiguration et la préfiguration n’existait plus. On ne pouvait plus se labelliser ensemble. Les nouveaux critères obligeaient chacune des structures à avoir à elles seules toutes les caractéristiques demandées d’une SMAC. »
Le refus pour Bizarre ! est dû au fait que la structure n’ait pas un directeur autonome et que le volume des concerts soit trop faible : entre 25 et 30 par an pour Bizarre ! quand les autres en affichaient plus de soixante. La Machinerie et l’État, via la Drac, réfléchissent à présent à d’autres façons de collaborer. Ce qui, remarque-t-on, coïncidera avec davantage de souplesse. « Cela va permettre, insiste Thomas Prian, le programmateur de Bizarre !, de continuer à parler de réseau S2M (scène de musiques métropolitaines) car, malgré tout, les liens avec les trois autres établissements vont perdurer. »
Plan B : l’enfance de l’art et l’art de l’enfance
Parmi les artistes retenus pour le Plan B, se trouve la compagnie de danse Krèmenciel qui, justement, le jour où nous passons à Bizarre !, est en pleine répétition avec force nounours et peluches en tous genres. Originaires de la région, les trois chorégraphes et danseurs (Sofiane, Camille et Maud) viennent travailler ici quinze jours par trimestre pour une création, Métamorfoze ? !, conçue avec Aurélien Kairo de la compagnie De Fakto. « Nous avons connu Bizarre ! et le Plan B par la présidente de notre compagnie, qui avait été stagiaire sur Fêtes escales. Et nous sommes déjà venus voir des concerts. Nous désirons nous professionnaliser et notre spectacle sera programmé lors de la soirée Tendances urbaines au Théâtre de Vénissieux. Il traite de l’enfance mais aussi de la vie de l’être humain, de la naissance à la mort, et de ces adultes qui retournent à l’enfance. »
Prochains concerts
« On trouve beaucoup de mimétisme dans le rap, reconnaît Thomas Prian, le programmateur de Bizarre !, avec ceux qui recyclent ce qui est à la mode. Nous préférons inviter des artistes qui ne s’enferment pas dans les clichés. J’ai envie de défendre les gens qui me surprennent en sachant que la programmation ne suit pas seulement mes goûts. Nous essayons d’avoir des dates un peu quartier, qui viennent de la rue, et du rap plus littéraire, ayant une écriture particulière qui véhicule des valeurs. Ces deux lignes-là doivent être représentées. »
Un troisième genre est le rap plus rigolo, comme la récente soirée avec Cheeko, Spider Zed et Rezinsky. « C’est une question d’opportunité, précise Thomas. Le public vient souvent parce qu’il connaît le groupe ou en a entendu parler. »
Le prochain concert se déroulera le 23 mars avec Kikesa et L’Horlogerie Production. « Kikesa a gagné le Buzz Booster et a été en résidence à Bizarre ! Il a gagné la finale nationale à Marseille et a rapidement obtenu une forte exposition sur la scène hip-hop. Il revient chez nous en tête d’affiche, seulement un an après avoir candidaté. »
Quant à L’Horlogerie Production, il s’agit d’un duo lyonnais de beatmakers. Puis, le 29 mars, dans le cadre du festival Les Chants de Mars et du dispositif FAIR, on appréciera tour à tour Cœur — qui était avant dans Schlaasss —, le duo électro/hip-hop de Terrenoire et la fantaisie pop-hip-hop d’Oré.
Enfin, le 3 avril, Pénélope est un conte hip-hop conçu par Martin Chastenet et Pascal Caparros, qui s’adresse aux enfants, dès 8 ans.
23 mars, 20h30 : Kikesa et L’Horlogerie Production
29 mars, 20h30 : Oré, Terrenoire et Cœur
3 avril, 14h30 : Pénélope
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