À l’initiative d’une intersyndicale d’enseignants des cinq collèges de Vénissieux et d’autres villes de l’Est-lyonnais, un rassemblement est prévu le 20 mars prochain. Les profs dénoncent des conditions de travail catastrophiques.
Pour la seconde fois depuis le début de l’année 2019, la toute jeune intersyndicale qui regroupe des représentants de FO, Sud éducation, du Snep et du Snes, s’est réunie le 14 février à Vénissieux. Autour de la table, une dizaine de profs issus de l’ensemble des collèges de la commune. On retrouve aussi dans cette intersyndicale des représentants du collège Mermoz, dans le 8e arrondissement de Lyon. Et il est prévu que le cercle s’élargisse aux collèges Barbusse de Vaulx-en-Velin et Alain de Saint-Fons. Avant d’autres établissements ?
Dans les communes de l’Est-lyonnais, les diagnostics et les revendications sont en effet partagés. « Nous connaissons les mêmes difficultés, indiquent Pascal Favriou (FO) de Triolet et Nicolas Leduc (Snes) d’Aragon. Nous manquons de moyens humains et les classes sont surchargées, alors que nous sommes en REP ou REP +. Et l’on déplore souvent des absences non remplacées, par exemple à Triolet où un prof de SVT est absent depuis novembre. »
L’intersyndicale a vocation à représenter les établissements des villes et quartiers populaires. « Dans l’Est-lyonnais, même s’il peut y avoir quelques différences, les situations sont semblables, et elles trouvent toujours leur origine dans le décalage entre les moyens et les besoins, qui sont énormes », observent les deux enseignants.
Respecter les seuils de l’éducation prioritaire
À l’heure où le ministère attribue aux établissements la DHG (dotation horaire globale) qui permet aux établissements de fonctionner, les chiffres viennent corroborer le constat que fait l’intersyndicale. « Nous perdons 19 heures de cours à Triolet », s’indigne Pascal Favriou. « Du côté d’Aragon, annonce Nicolas Leduc, c’est 32 heures de moins alors que nous les avions acquises l’an dernier. Il est évident que nous n’aurons pas les moyens de faire tourner l’établissement dans de bonnes conditions. » Seul collège des Minguettes à limiter la casse, Paul-Éluard garde une DHG identique à l’an dernier. « Ce qui n’est pas forcément satisfaisant « , observe Guillaume Carré.
Des actions collectives commencent à se mettre en place. Le mois dernier, les personnels des cinq établissements vénissians et du collège Mermoz ont adressé une liste de revendications communes à Guy Charlot, l’inspecteur d’académie. « Pour résumer, nous demandons des conditions dignes pour travailler, tant pour les élèves que pour nous. Les seuils de l’éducation prioritaire doivent être respectés. »
Ce mouvement de revendication élargi et inédit doit se traduire par une première manifestation, le 20 mars prochain. L’heure et le lieu n’ont pas encore été définis, mais elle aura lieu à Vénissieux, d’où est partie l’initiative.