Ce foyer d’accueil pour jeunes en difficulté a quitté en octobre 2015 ses bâtiments vétustes de la rue Louis-Blanc pour s’installer dans des locaux flambant neufs, au cœur du quartier de Parilly. Trois ans plus tard, le bilan est plus que positif.
Sans aucun regret, les locataires de la Majo avaient dit adieu en octobre 2015 aux vétustes et insalubres locaux de la rue Louis-Blanc pour traverser le périphérique et s’installer au cœur de Parilly, en bordure de l’avenue Jules-Guesde. « Je suis resté trois ans dans l’ancien bâtiment, témoignait alors Abdouraimi, 20 ans. Les douches, les WC et les cuisines étaient collectifs. Ici, on a tout dans l’appartement et c’est bien plus agréable, surtout pour l’hygiène. » Son collègue, Alhassane, louait pour sa part la qualité de construction : « L’aménagement est bien pensé. J’arrive mieux à me reposer après une journée de travail ». Il faut dire que l’opération, menée par le bailleur Alliade Habitat, était d’ampleur : 8,5 millions d’euros, financés notamment par l’État, le Conseil régional et le Grand Lyon.
La Majo est accessible à tous les jeunes de 18 à 25 ans qui travaillent (30 ans par dérogation). Sur les 130 logements disponibles, une cinquantaine est réservée à des jeunes de 16 à 20 ans dont une trentaine de mineurs isolés étrangers, dans le cadre d’une convention avec la Métropole. Les locataires s’acquittent d’un loyer compris entre 350 et 509 euros, pour des surfaces allant de 17 à 30 m2. Chacun dispose d’une chambre équipée. Ils bénéficient en outre d’un parking, d’un restaurant collectif de 30 places, d’une salle d’animation et d’un espace repos.
Des jeunes toujours accompagnés
Mais l’établissement n’est pas un hôtel. « Tous les jeunes ont un projet et sont accompagnés par nos quatre éducateurs. Le cadre est strict, tout acte de violence entraîne une réponse immédiate », souligne le directeur, Habib Darwiche. Qui assure qu’aucun incident n’est à déplorer depuis le déménagement, notamment parce que la direction apporte un soin particulier à la qualité du site. « Quand vous avez une vitre cassée, si vous ne la réparez pas, une autre se casse à côté, et ainsi de suite. Ici, chaque fois qu’un logement est libéré, nous refaisons les peintures. Et les couloirs sont repeints et remis à neuf régulièrement. Les gens se sont approprié les lieux. »
Mohamed, 16 ans, vient de Guinée-Conacry après un parcours difficile. « Je suis à la Majo depuis six mois, et je prépare un CAP cuisine au Lycée des métiers. Quand je suis arrivé, j’ai eu un logement tout propre », relate-t-il. Moudibo, 24 ans, qui travaille dans les travaux publics et occupe un logement depuis huit mois, est au diapason. « Je suis bien ici », indique-t-il simplement avec un grand sourire.
Et Habib Darwiche de conclure : « La Majo, c’est un laboratoire de brassage, de liens sociaux, d’interactions fortes, un patchwork extraordinaire de 35 nationalités, où chacun construit son avenir ».