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Laboratoires Carso : un dialogue social en germe

Le plus grand laboratoire français d’analyse des eaux vient de signer un accord salarial, à l’issue de sa première grève depuis son implantation à Vénissieux, en 2015.

 

Le plus grand laboratoire français d’analyse des eaux vient de signer un accord salarial, à l’issue de sa première grève depuis son implantation à Vénissieux, en 2015.

L’entreprise Carso-LSEHL (Laboratoire Santé Environnement Hygiène de Lyon) a conclu le 16 janvier un accord de revalorisation salariale. Signé entre la direction du site et la représentante de la CFDT (seul syndicat représentatif dans l’entreprise à l’heure actuelle), l’accord prévoit une hausse de rémunération de 2 % pour l’ensemble des salariés n’ayant pas bénéficié d’augmentation individuelle depuis deux ans. Pour les autres, il s’agira d’une augmentation de 26 euros pour les salaires inférieurs à 2000 euros ou de 1,3 % pour les salaires supérieurs à ce seuil. La direction accorde également une prime de 25 euros aux employés travaillant le samedi, ainsi qu’un bonus de 20 euros sur la prime de pénibilité des techniciens – préleveurs d’échantillons.

« Après trois ans sans aucun accord collectif, et même si on reste en dessous du rattrapage de 5 % souhaité, c’est une avancée, estime Isabelle Ottaviani, déléguée syndicale cédétiste, élue au CHSCT et négociatrice. Cela montre une inflexion importante de la direction, qui s’est montrée à l’écoute alors qu’elle ne voulait pas entendre parler d’augmentation générale jusque-là. »

Le 11 janvier, plusieurs dizaines de salariés s’étaient relayés devant l’entrée du site, avenue Jean-Moulin à Vénissieux, pour la première journée de grève organisée sur le site du leader français de l’analyse des eaux et de l’environnement, depuis son installation à Vénissieux, il y a trois ans. « La dernière augmentation générale des salaires dans l’entreprise remontait à 2015 et ce n’était qu’une aumône de 0,3 %, rappelle Mme Ottaviani. Depuis, il n’y avait eu qu’un saupoudrage d’augmentations individuelles, attribuées aux salariés « qui contribuent à la valeur ajoutée de l’entreprise », selon les termes de la direction. »

Carso-LSEHL emploie essentiellement des techniciennes de laboratoires. Selon les délégués du personnel présents le 11 janvier, les nouveaux embauchés resteraient « bloqués pendant cinq ans à 1 568 euros brut (moins que le salaire minimum exigé par la convention collective du secteur) pour un niveau Bac + 2 ou + 3 », tandis que des aides de laboratoire et des agents administratifs stagneraient au Smic depuis le début de leur vie professionnelle. Les grévistes dénonçaient aussi leurs conditions de travail. « Avec le rachat de concurrents, l’activité augmente mais pas les effectifs, déplore Alain Dafri, délégué du personnel (CGT). Cet été, avec trois fois plus de travail pour trois fois moins de personnel, les arrêts maladie ont explosé. » Les salariés mobilisés évoquaient également un management faisant pression sur les salariés, notamment les CDD, qui représenteraient plus d’un quart des effectifs.

L’accord de revalorisation salariale prendra effet en juillet. Contactée à plusieurs reprises par Expressions, la direction de Carso a souhaité ne pas exprimer son point de vue.

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