Ça commence comme une chanson de Boris Vian, mais cela rappelle assez les « cahiers de doléances » rédigés par les Français avant les États généraux de 1789… À l’époque, ces écrits rédigés dans chaque commune présentaient au roi les plaintes (« doléances ») et les vœux que chaque ordre (tiers-état, clergé, noblesse) exprimait pour améliorer la situation du royaume, plongé dans une grave crise, notamment financière. Ceux du peuple revendiquaient notamment l’égalité fiscale, le vote de l’impôt par les représentants élus de la population, mais aussi la suppression des impôts et privilèges de la noblesse et du clergé. Rien à voir, donc, avec la situation actuelle, n’est-ce pas ?
Presque 230 ans plus tard, lors de son allocution depuis le palais de l’Élysée, le président de la République, Emmanuel Macron, a annoncé l’ouverture d’un large débat auprès de la population, destiné à recueillir les revendications qui s’expriment dans tous les mouvements sociaux de notre pays, notamment celui des « gilets jaunes ».
C’est dans ce cadre que Vénissieux, comme beaucoup de villes de France, mettra à la disposition des citoyens des « cahiers de doléances et de revendications », à partir du lundi 24 décembre. « Chaque habitant pourra ainsi formuler ses demandes, ses propositions et s’exprimer sur les problèmes qu’il souhaite voir traiter en priorité », explique la mairie. Deux inconnues, cependant : les cahiers recueillis seront-ils envoyés directement au président de la République ou transmis à la Préfecture ? Et jusqu’à quand pourra-t-on les remplir ?
En attendant, ils seront disponibles à l’hôtel de Ville, mais aussi dans les mairies de quartiers Vénissy et Moulin-à-Vent, à la maison de quartier Darnaise (aux heures d’ouverture habituelles), ainsi que sur le site Internet de la commune. Les Vénissians peuvent également adresser un courrier à l’Hôtel de Ville, 5, avenue Marcel-Houël. Il sera ensuite intégré aux cahiers.
Les habitants des tours gérées par GLH n'ont toujours pas de chauffage. Ils étaient une soixantaine à manifester leur mécontentement ce mercredi matin.