Depuis le mardi 4 décembre, une maman et ses trois enfants de 9, 7 et 3 ans, dorment dans les locaux du groupe scolaire Jean-Moulin, à Vénissieux, entourés par des enseignants et des parents d’élèves. Cette situation pourrait durer si aucune solution n’est trouvée par les services sociaux.
Victime de violences conjugales, cette maman – qui ne souhaite pas dévoiler son nom par crainte d’être retrouvée par son mari – a fuit la région Franc-Comtoise où elle vivait. Elle avait en effet porté plainte contre son époux, plainte suivie d’une condamnation. « Je me suis installée à Vénissieux il y a quelques mois chez une dame, raconte la jeune femme. Nous étions hébergés à 10 personnes dans un F3, toutes mes ressources passaient dans les charges ». Il y a quelques jours, la maman a dû quitter ce logement, se retrouvant sans aucune autre solution d’hébergement.
Bénéficiaire du RSA et des allocations familiales, elle a fait de nombreuses démarches pour bénéficier d’un logement réservé aux femmes victimes de violences, soutenue par l’association Vifill – SOS Femmes (Violences Intra Familiales Femmes Informations Libertés), démarches qui n’ont pas encore abouties pour l’instant. « Quand je contacte le 115 on me répond qu’il n’y a pas de place, et que je ne suis pas prioritaire ». Épuisée tant physiquement que psychologiquement, elle marche dans la rue jusqu’à 22 heures, puis trouve un endroit où se poser pour la nuit, avec ses enfants.
Ce n’est que lundi matin qu’elle informe l’école de sa situation. Le collectif des enseignants s’est aussitôt mobilisé, tout comme les parents, qui organisaient mardi à 16 heures un goûter solidaire. Des enseignants venus des groupes scolaires Charles-Perrault, Henri- Wallon (qui a connu la même situation il y a une dizaine de jours) et Anatole-France, ont apporté leur soutien à cette famille. Des élus de la Ville étaient également présent : Saliha Prudhomme-Latour, Véronique Callut, Abdelhak Fadly (respectivement adjoints au maire à la politique sociale, à l’éducation et aux conseils de quartier), ainsi que Nacer Khamla, conseiller municipal. Les enseignants et les parents souhaitent pour cette famille une solution pérenne. « Nous vivons au rythme des démarches : la maman doit avoir un rendez-vous à la maison de la métropole en fin de journée ».
Dernière minute : alors que la mobilisation était importante autour de cette maman et de ses enfants, une autre famille de Jean-Moulin est venue annoncer au directeur qu’elle dormait également dans la rue…