En progression de 2 % sur l’année, le nombre de demandeurs d’emploi vénissians en catégories A, B et C n’incite pas à l’optimisme. Pourtant, le nombre de personnes en situation d’emploi ne cesse d’augmenter. Rencontre avec Corinne Nicolas, directrice de l’agence Pôle emploi.
A : personnes sans emploi, tenues d’accomplir des actes positifs de recherche
B : personnes ayant exercé une activité de 78 heures maximum par mois, tenues d’accomplir des actes positifs de recherche
C : personnes ayant exercé une activité de plus de 78 heures par mois, tenues d’accomplir des actes positifs de recherche
D : personnes sans emploi, qui ne sont pas immédiatement disponibles, non tenues d’accomplir des actes positifs de recherche (demandeurs d’emploi en formation, en maladie, etc.)
E : personnes sans emploi, non tenues d’accomplir des actes positifs de recherche d’emploi
Encourageant… mais doit encore progresser. Fin octobre, l’agence Pôle emploi de Vénissieux a rendu publics les chiffres de l’emploi pour le troisième trimestre. Le nombre d’inscrits en catégories A, B et C (lire ci-dessous) progresse de 2 % sur l’année, pour atteindre 8 630. Mais parmi eux, le nombre de personnes ayant travaillé dans le mois (catégories B et C) augmente de 1,5 %, soit 5 706 personnes. S’agit-il d’une augmentation de la précarité, ou d’une timide reprise ?
« Aujourd’hui, les demandeurs d’emploi profitent d’une activité économique relativement soutenue. C’est ce qui explique l’augmentation désormais régulière du poids des catégories B et C, répond Corinne Nicolas, la directrice de Pôle emploi Vénissieux. On constate que les demandeurs d’emploi ont repris une activité. Ils restent inscrits plus longtemps, mais ne sont pas sans travail. C’est le constat que nous faisons sur l’ensemble de l’année 2018 ». Et d’ajouter : « Il y a encore un an, le poids des personnes sans activité était supérieur à celui des personnes en activité. Aujourd’hui on voit bien que l’évolution du poids de l’activité est positive ».
La formation, passerelle vers l’emploi
À Vénissieux, la reprise a principalement profité aux adultes, masculins, de moins de cinquante ans. Pour ces derniers, l’évolution annuelle est stable (0 %) si l’on regroupe les catégories A, B et C. Elle est même négative en catégorie A (-1 %). Mais du côté des seniors, la tendance est nettement à la hausse : + 3 % sur l’année pour la seule catégorie A et + 6 % pour l’ensemble des catégories A, B et C.
« Les plus de cinquante ans souffrent principalement d’un problème de qualification en regard des compétences attendues, analyse Corinne Nicolas. Ils doivent se remettre en question, accepter de retourner en formation, parfois envisager une reconversion professionnelle. Sans compter que certains sont déjà usés par des carrières difficiles et/ou cumulent des problèmes de santé. Cela fait beaucoup de choses à la fois. »
Pour ce qui concerne les femmes, la situation est différente. « On peut penser qu’on a deux phénomènes, avance Corinne Nicolas. D’une part, on voit des femmes qui décident de s’inscrire à Pôle emploi car la situation économique est meilleure. D’autre part, faute d’une qualification suffisante, un certain nombre de femmes peu qualifiées se retrouvent licenciées ou voient leurs contrats non renouvelés. »
Que faire alors ? Du côté de l’agence locale, on mise logiquement sur la montée en puissance des compétences. En 2018, plus de 500 actions de formation auront été mises en place, pour un budget d’environ deux millions d’euros.
Un numéro unique… local
Depuis le 22 novembre, la ligne qui permet aux demandeurs d’entrer en contact avec Pôle emploi – le 39 49 – a évolué. Les appels relatifs à l’indemnisation arrivent désormais sur le site vénissian, et sont traités par un conseiller local. Selon l’agence, le « taux d’aboutement » (pourcentage des appels aboutis) est passé en quelques jours de 45 % à 98 %.