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11 novembre 1918 : une cérémonie à la hauteur de l’événement

Le centenaire de l’armistice a donné lieu à une commémoration exceptionnelle à Vénissieux, marquée par la participation d’un grand nombre d’écoliers et de collégiens.

Le centenaire de l’armistice a donné lieu à une commémoration exceptionnelle à Vénissieux, marquée par la participation d’un grand nombre d’écoliers et de collégiens.

Cent cinquante-sept noms. Cent cinquante-sept hommes, pour la plupart très jeunes, dont le souvenir est gravé dans le marbre du monument aux morts de la Première Guerre mondiale. On mesure mal l’ampleur du drame et du traumatisme que ce fut pour une commune qui comptait alors moins de 5 000 âmes. Proportionnellement, c’est comme si Vénissieux, de nos jours, perdait plus de 2 000 enfants sur le champ de bataille ! Juste inimaginable.

Le maire, Michèle Picard, l’a rappelé lors de son discours de la cérémonie marquant le centenaire de l’armistice : « Une génération sacrifiée, 1,4 million de soldats français morts, soit un quart des 18-27 ans. »

Dans l’ancien cimetière de Vénissieux, ce 11 novembre, il y avait foule. Adjoints et conseillers municipaux, représentants des associations d’anciens combattants, habitants. Et surtout des dizaines d’enfants, jeunes élus du CME, élèves de primaire et collégiens, accompagnés de leurs parents.

Un important travail pédagogique a en effet été mené en amont de ce centenaire. À l’école primaire Ernest-Renan, à l’école Georges-Lévy, dont 23 élèves de CM2 étaient présents lors de la cérémonie, au collège Aragon, dont cinq classes de 3e sont venues se recueillir au pied du monument aux morts. Au collège Elsa-Triolet également, où Sonia Aknouche et Julie Guignard, enseignantes de français et d’histoire, ont fait plancher sur le sujet des élèves de 6e et 3e. Avant le discours du maire, ce sont eux qui ont donné leurs voix aux mots des poilus, au récit poignant de Roland Dorgelès, « Les croix de bois », aux vers de Guillaume Appolinaire et de Louis Aragon, pour évoquer ce que fut l’enfer des tranchées : la peur, la boue, le froid, la faim, les maladies, les charniers. Toute l’horreur de cette Grande Guerre qui devait être la Der des Ders.

Éviter les hoquets dramatiques de l’histoire

« Malgré les témoignages, malgré les images, on ne pourra jamais imaginer ni même ressentir ce que les poilus ont enduré, soulignait Michèle Picard. […] Un siècle après, 14-18 reste toujours un conflit à part dans notre mémoire et notre imaginaire collectifs. Ni guerre de libération ni lutte contre les totalitarismes, ce conflit horrible, ce chaos ahurissant, est le résultat des guerres économiques et territoriales que se sont livrés les empires, ivres de puissance, pris dans une course folle qui allait alimenter les nationalismes et les rivalités régionales. La commémoration de ce 11 novembre 1918 constitue donc un moment d’empathie, de mémoire. Il doit être aussi un moment de projection pour se prémunir et éviter les hoquets dramatiques de l’histoire. »

À ce titre, le maire de Vénissieux a dénoncé les récents propos d’Emmanuel Macron au sujet du Maréchal Pétain. Propos qui « dénaturent complètement l’esprit de ce centenaire, et ont choqué à juste titre les anciens combattants, résistants, rescapés des camps, et tous les progressistes que nous sommes. »

Michèle Picard a conclu cette cérémonie par un appel solennel : « La paix n’est pas inscrite dans le marbre, éternelle, elle ne nous est pas due, mais résulte de tous nos efforts pour éduquer, transmettre, et mettre en perspective l’histoire auprès des jeunes générations. »

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