Début octobre, deux stagiaires du Certa ont été mis à l’honneur par l’Union des industries et métiers de la métallurgie de Lyon. Une manière de saluer les efforts de deux jeunes aux parcours exemplaires.
Le 9 octobre à Lyon, deux stagiaires du Centre régional des techniques avancées de Vénissieux (CERTA) ont été récompensés lors des Trophées de l’apprentissage. Cette manifestation était organisée par l’Institut des ressources industrielles (IRI) sous l’égide de l’Union des industries et métiers de la métallurgie de Lyon (UIMM). Les heureux nominés sont deux frères, Yacine et Abdourazak Saïd, sélectionnés parmi plusieurs centaines d’autres « apprenants » pour leurs parcours, leurs résultats et les efforts fournis pendant leur formation. Tous deux, après des périodes de doute et de précarité, ont obtenu l’an dernier au Certa un CAP « conduite d’installations de production » orienté sur les métiers de l’usinage.
Originaires de l’Île de la Réunion, les deux frères ont passé leur enfance à Vaulx-en-Velin. Après l’obtention de leur diplôme, ils ont choisi de poursuivre leurs études. À 25 ans, Yacine a entrepris de passer un baccalauréat technique, toujours dans l’usinage, avant d’enchaîner sur un BTS. Son objectif : « Monter ma boîte dans l’industrie », confie-t-il. Abdourazak, de presque un an son aîné, a débuté pour sa part un BTS « Conception de processus de réalisation de produits », et s’apprête à passer plusieurs mois en Allemagne pour y apprendre le métier. Une expérience qui, espère-t-il, lui permettra de faire découvrir les métiers de l’industrie aux jeunes de la Réunion en devenant formateur. Ou, comme son frère, de devenir entrepreneur.
Des métiers mal connus
« Les métiers de l’industrie sont parfois mal vus par les jeunes, constate Yacine. Quand je dis autour de moi que je fais de la mécanique générale, ils me disent « tu fais de la mécanique auto, tu vas pouvoir réparer ma voiture ». Alors je leur explique que non, je fabrique des pièces, mais le message est difficile à faire passer ». Ce que ne démentira pas Alain Gondard, directeur du Centre de formation des apprentis de l’industrie de Lyon. « Souvent, on traite ces métiers-là de métiers manuels, alors qu’en réalité ils font appel à de la programmation très pointue de circuits et d’outils, avec des pièces qui coûtent très cher. Nous sommes sur de l’analyse en trois dimensions, avec des logiciels semblables à ceux utilisés dans l’architecture. En fait, on comprend facilement ce que les gens font dans le BTP, parce qu’ils travaillent dehors. Alors que dans nos métiers, nous travaillons derrière les murs de nos usines. »
Au Certa aussi, on salue deux parcours exemplaires. « Je crois simplement qu’ils avaient une véritable volonté de réussir », note la directrice des activités, Véronique Giroud. Et Yacine de conclure : « C’est pas parce qu’on vient d’une cité qu’on ne peut pas réussir. Il suffit de se donner les moyens ».
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