Avec le musicien Karim Salou, nous avions rendez-vous chez lui, dans le quartier du Centre. Quand il me propose, les autres membres du groupe Jahkasa débarquant du Burkina, qu’on se rejoigne tous au siège du journal. Et voilà donc Karim, Jonathan et Issouf, qui à la voix, qui à la guitare, qui au balafon, qui nous offrent un formidable mini-concert dans nos locaux. Un réel et bel avant-goût de ce qui se passera à l’Alma, ce 27 octobre à 20 heures. Voir ici la captation vidéo.
« Avant tout, je suis un griot, depuis tout petit, explique Karim. Un griot, c’est un intermédiaire entre le roi et la population, qui passe les messages à travers son instrument. Dans mon village, nous sommes impliqués, griots de père en fils. Nous ne parlons que de ça. Le griot est polyvalent, il est agriculteur, tisserand… L’agriculture fait partie de ma vie. Un griot glorifie les gens, mais pas les assassins, sinon ce n’est pas un vrai griot. »
Karim fait d’abord partie d’un groupe traditionnel avant de découvrir le reggae grâce à Tiken Jah Fakoly. Tout s’enchaîne rapidement. Le jeune musicien intègre plusieurs formations, arrive en France en 2007 et crée son groupe Jahkasa en 2011. « Nous sortons un premier album, « Pompe à fric », en 2012 puis un deuxième, « Enfants du pays » en 2015. Un troisième est en cours, avec le groupe réunionnais Natty Dread Réunion. Il sortira en janvier. Sur les deux premiers, j’ai écrit paroles et musiques. Sur le prochain, il y aura aussi des textes d’autres auteurs. »
Revenant sur la notion de griot, Karim reprend : « Pour l’instant, on fait le ménage. Nous parlons ainsi du franc CFA qui pousse la jeunesse aux voyages clandestins pendant que nos dirigeants ont tous des enfants qui étudient en France. Ils n’ont aucune envie de mettre en place un système contre la pauvreté. Tant que ça ne change pas, on ne peut glorifier personne. »
Les chansons de Jahkasa sont politiques. Ainsi « La Leçon », qui rend hommage au capitaine Thomas Sankara, incarnation de la révolution au pays des hommes intègres (signification de Burkina Faso).
Dès 2015, Jahkasa est accueilli en résidence à Bizarre ! et participe aux Fêtes escales la même année. Le groupe retrouvera Bizarre ! en février prochain pour peaufiner son prochain spectacle et le travail de scène.
En attendant, ce 27 octobre à 20 heures, Jahkasa sera à l’Alma, l’Abreuvoir littéraire musical artistique au 5 bis, rue de l’Ancienne-Gare, pour un concert intimiste. En quelque sorte, des griots du foyer. On les attend avec impatience !
Jahkasa à l’Alma (5 bis, rue de l’Ancienne-Gare) le 27 octobre à 20 heures.
Renseignements : 09 80 36 03 64 – nimaviaja@yahoo.com
Préventes sur le site helloasso.com
https://www.helloasso.com/associations/abreuvoir-litteraire-musical-artistique/evenements/concert-jakhasa
https://www.youtube.com/watch?v=tEXhRJ8twZU&feature=youtu.be