Roulements de tambour. C’est dans deux jours exactement, le 13 octobre à 17h30 à la Halle Tony-Garnier, que sera lancée la dixième édition du festival Lumière, en présence de Claude Lelouch et de nombreux invités. Orchestrée par l’Institut Lumière et son directeur Thierry Frémaux, avec le soutien de la Métropole et de plusieurs autres partenaires, la manifestation est avant tout très populaire. Comment ne pas se réjouir de voir, au fil des années, Clint Eastwood, Catherine Deneuve, Quentin Tarantino, Martin Scorsese, Pedro Almodovar et tant d’autres ici ou là dans les salles de cinéma de l’agglomération ?
Ce n’est un secret pour personne — il suffit de lire Sélection officielle qu’il a publié chez Grasset —, Thierry Frémaux ne vit que pour le cinéma. Il aime rappeler : « Je venais des Minguettes et ai connu Lyon grâce à ses salles de cinéma. » Alors, certains peuvent gloser sur son entregent et son carnet d’adresses (vu qu’il est aussi directeur du festival de Cannes), Thierry Frémaux adore s’entourer de ceux qui peuplent sa passion et en faire profiter sa ville, Lyon.
Et donc, une fois de plus, cette année encore l’affiche est prestigieuse. Outre Jane Fonda, prix Lumière 2018, des hommages seront rendus en leur présence aux actrices Liv Ullmann et Biyouna, aux cinéastes Claude Lelouch, Claire Denis, Peter Bogdanovich, Alfonso Cuaron, à l’acteur Javier Bardem, au chanteur Bernard Lavilliers… Les anciens ne seront pas oubliés : Muriel Box, Henri Decoin, Buster Keaton, Charlie Chaplin, Orson Welles, Richard Thorpe.
Car c’est l’un des paris rappelés ce 11 octobre par Thierry Frémaux dans la conférence de presse qu’il a donnée à l’Institut Lumière : « Prouver que la curiosité du public est intacte, qu’il n’y a pas de vieux films… Aucun film ne sera plus vieux qu’une pièce de Shakespeare. » Le patrimoine est ici au cœur du festival, solidifié par la présence de stars internationales venant parler de leurs propres films ou de grands classiques. Tel, cette année, Peter Bogdanovich qui accompagne une rétrospective de ses œuvres mais présentera aussi un film réputé perdu d’Orson Welles et un documentaire sur Buster Keaton.
« Nous sommes devenus, annonce avec fierté son directeur, le deuxième plus grand festival au monde de ce pays, après Cannes, et le plus grand pour les films de patrimoine, en nombre de salles et de séances. » Ce ne sont pas les quelque 180 000 spectateurs suivant d’année en année le festival qui le contrediront. « Aujourd’hui, deux jours avant que ça commence, plus de 80 000 billets ont déjà été vendus. »
Le concept Lumière a évolué au fil du temps. De plus en plus d’avant-premières y sont projetées : cette année, des films de Peter Bogdanovich, Claire Denis, Alfonso Cuaron et Jean-Luc Godard. Sans parler de ce que Frémaux appelle « les avant-premières de copies restaurées », telle celle de Certains l’aiment chaud de Billy Wilder. « Le cinéma classique a de très beaux jours devant lui ! » Autres innovations : cette année, 13 réfugiés, accompagnés par Forum Réfugiés, seront accueillis dans l’équipe des bénévoles dans le cadre des programmes d’intégration. Et des films seront programmés à l’hôpital mère-enfant et dans les prisons.
Enfin, Thierry Frémaux annonce les trois prix qui seront remis, en plus du prix Lumière, au cours du festival : le prix Bernard-Chardère au critique Lucien Logette ; le prix Fabienne-Vonnier à la productrice Michèle Ray-Gavras ; le prix Raymond-Chirat à l’éditeur de musique Stéphane Lerouge, concepteur chez Universal Music de la collection Écoutez le cinéma.
Rappelons que la majorité des salles de cinéma participent à l’événement. À Vénissieux, Gérard-Philipe proposera Certains l’aiment chaud de Billy Wilder le 17 octobre à 20h30 et Le voleur de bicyclette de Vittorio De Sica le 18 octobre à 14h30. Les deux séances seront présentées par le danseur et comédien James Thierrée, petit-fils de Charlie Chaplin et vedette de Chocolat auprès d’Omar Sy. Pour la deuxième projection, le cinéaste Christian Carrion est également annoncé.
http://www.festival-lumiere.org/
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