La Société d’équipement du Rhône et de Lyon (SERL) a été retenue pour acquérir le foncier du site Bosch et développer le projet de campus industriel du futur. Entre 800 et 1 000 emplois seraient créés d’ici 2026.
De sources syndicales, l’affaire est entendue. La CFDT comme la CGT ont été informées par la direction de Robert Bosch France que le site de Vénissieux sera vendu à la Société d’équipement du Rhône et de Lyon (SERL). La décision doit être officiellement prise le 24 octobre prochain, à Stuttgart, lors de la réunion du directoire du groupe Bosch. Les deux syndicats précisent que la signature du compromis interviendra en décembre, pour une vente effective en octobre 2019.
Sans grande surprise — l’autre prétendant déclaré au rachat des terrains du boulevard Joliot-Curie était le promoteur immobilier DCB International —, c’est donc la SERL, société d’économie mixte étroitement liée au Grand Lyon, qui conduira la reconversion du site Bosch en campus industriel du futur. Reconversion annoncée fin 2017 par le président de la Métropole, David Kimelfeld.
Après BoostHeat, Navya ?
Toujours selon les syndicats, le projet porté par la SERL prévoit l’accueil d’une vingtaine de locataires, start-up et PME innovantes, avec l’objectif de créer entre 800 et 1 000 emplois d’ici 2026. Pour l’heure, seule la société BoostHeat incarne la transition vers l’industrie du futur. Elle a officiellement lancé en juin dernier la commercialisation de sa chaudière thermodynamique révolutionnaire et emploie déjà 90 salariés.
Une autre société, Navya, spécialisée dans la production de véhicules 100 % électriques et autonomes, pourrait la rejoindre d’ici la fin de l’année. Actuellement implantée dans la ZAC de l’Arsenal, à la limite de Vénissieux et Saint-Fons, Navya connaît un développement accéléré et cherche des locaux à la dimension de sa croissance. Elle s’installerait dans le grand bâtiment qui abritait autrefois l’activité d’assemblage de panneaux photovoltaïques créée par Bosch en 2010 et cédée à Sillia en 2013, avant d’être abandonnée en 2017.
Réserves des syndicats
Ces perspectives de revitalisation d’un site qui a perdu des centaines d’emplois depuis la fin des années 2000 sont évidemment un signe positif. Mais les syndicats restent critiques et prudents. Ainsi la CFDT, tout en apportant son soutien au campus industriel, aurait « préféré que Bosch reste au cœur du projet en conservant la propriété du terrain ». La CGT va plus loin. Elle estime que la reconversion annoncée ne peut être menée qu’avec l’implication de Bosch, faute de quoi le géant allemand « trouverait là une aubaine pour se désengager un peu plus de la France avec les compliments des pouvoirs publics […], ce ne serait qu’une étape machiavélique supplémentaire ».
Et l’union locale CGT de considérer qu’il est « illusoire de croire que ces nouveaux emplois compenseront à terme les destructions découlant des fermetures d’usines de production industrielle. Les technologies qui seront développées sur le campus n’auront de réel sens économique que lorsqu’elles déboucheront sur de la production manufacturée réalisée à Vénissieux, en France ».