À Vénissieux, 13 millions ont été affectés à des travaux rénovation énergétique, dans le cadre du programme PIG Énergie. Cette enveloppe, financée par l’Agence nationale pour l’habitat, la Métropole de Lyon, la Ville et la Région, concerne quatre copropriétés comprenant 640 logements.
C’est un bâtiment de 240 logements dont la construction remonte aux années soixante. Particulièrement énergivore, accusant le poids des ans, la copropriété des Grandes Terres bénéficie actuellement d’une conséquente opération de rénovation. Démarrée fin 2017, elle doit se terminer début 2020. Son objectif : optimiser les charges et améliorer le confort des résidents avec notamment une baisse de 60 % de la consommation d’énergie et l’obtention de la norme BBC (Bâtiment basse consommation). Montant des travaux : 7,5 millions d’euros, financés par le Programme d’intérêt général de Vénissieux (PIG).
Le dispositif du PIG, porté par la Métropole et la Ville, entend « lutter contre la vulnérabilité et la précarité énergétique des ménages » . Une enveloppe de 13 millions, cofinancée par l’Agence nationale de l’habitat (9 millions), la Métropole de Lyon (2,5), la ville de Vénissieux (1,2) et la Région (0,4), a été affectée aux travaux sur une période de cinq ans. Ils concernent donc les immeubles des Grandes Terres, mais aussi ceux des résidences Chaumine, Montelier et Concorde.
Le chantier de l’immeuble des Grandes terres est impressionnant. À plusieurs centaines de mètres, on aperçoit notamment une grande colonne de laine de verre grimper jusqu’au toit. Soutenue par de grands échafaudages, elle sera prochainement recouverte par des panneaux de protection et l’enduit final. « On est sur un bâtiment dépourvu d’isolation, qui n’a jamais été soumis à aucune réglementation ni à aucune norme thermique, explique Yann Crévolin, du bureau d’études Senova. Ces grands ensembles consomment beaucoup d’énergie pour le chauffage. Au fil des années, les façades se dégradent et le béton éclate en surface sous l’effet de la chaleur et de l’humidité, laissant ressortir les fers. Alors quitte à effectuer un ravalement, autant isoler les façades puisque les infrastructures techniques sont déjà installées. »
Outre l’installation d’une isolation thermique par l’extérieur actuellement en cours, l’immeuble bénéficiera à terme d’un système de ventilation dont le débit s’ajustera automatiquement en fonction de l’occupation des logements. Fenêtres et radiateurs auront été remplacés par des modèles performants, tandis que la sous-station de chauffage urbain aura été rénovée. Enfin, l’étanchéité et l’isolation de la toiture seront refaites, tout comme l’isolation des planchers.
À la chaumine, un chantier financé à 95 % par des deniers publics
Le 26 septembre au soir, Béatrice Vessiler, vice-présidente de la Métropole en charge de la rénovation thermique des logements, est venue visiter le chantier avec Pierre-Alain Millet, adjoint vénissian au logement au développement durable et aux énergies. De concert, les élus ont confirmé que le programme, lancé en 2013 à Vénissieux, a « largement atteint ses objectifs ». Et de préciser que « ce sont en tout 591 logements en copropriété et 50 logements individuels qui bénéficient ainsi d’aides pour l’amélioration de la performance énergétique ».
Élus et agents se sont ensuite rendus à la résidence « la Chaumine », située non loin de la chaufferie municipale. Ici, les travaux sont terminés depuis le début de l’année, et les 50 ménages ont déjà divisé par deux le pic de consommation. « La copropriété avait lancé elle-même une étude en 2010, mais elle n’a pas été en capacité d’aller plus loin. C’est le PIG Énergie qui a été le levier de la réussite du programme, note Myriam Germain, chef de projet à la Fédération Solidaires pour l’habitat (SOLIHA). Aujourd’hui, on a atteint le niveau BBC Rénovation, et on attend une baisse de 60 % des consommations. Pour l’instant nous avons constaté une baisse de 30 %. »
Du côté des habitants, on salue aussi une véritable amélioration de la qualité de vie, pour un coût plus que raisonnable. « Déjà, à la fin de l’été, on voit la différence. L’isolation est bien meilleure, et le confort aussi, témoigne Mikael Biennard, membre du conseil syndical. Ces travaux étaient très ambitieux. Il faut savoir que depuis la construction en 1970, on n’avait pas eu de renouvellement de façade. »
Satisfecit aussi du côté des élus. « Après une longue période de travaux qui a peut-être été difficile pour certains, l’hiver nous dira quel sera l’impact sur les charges et le confort, mais tout nous laisse penser que les choses se passeront bien », a assuré Pierre-Alain Millet. Avant de rappeler que les financements publics ont représenté 95 % du 1,2 million de budget nécessaire, et de plaider pour un « habitat diversifié » qui inclut nécessairement des copropriétés. « Collectivement, on a réussi une belle opération, et j’espère que vous serez satisfaits pour les années à venir », a conclu Béatrice Vasiller.