Nous sommes le 2 septembre 1944. Ce jour-là, à la faveur d’un mouvement populaire anticipant l’arrivée des armées alliées, la Ville se libère elle-même du joug allemand. Soixante-quatorze ans plus tard, l’équipe municipale et les associations de résistants et d’anciens combattants ont célébré cet événement devant le monument de la Libération, au parc Louis-Dupic. « Il ne me viendrait pas à l’esprit de minimiser l’impact des bombardements alliés sur la fin de l’occupation allemande, a précisé le maire, Michèle Picard. Mais ce sont bien les Vénissians qui ont anticipé le mouvement tant attendu de la Libération »
L’élue est aussi revenue sur le sauvetage des enfants juifs de Vénissieux. Le 24 août 1942, la police française avait enfermé 1.016 juifs étrangers – hommes, femmes et enfants, dans un camp militaire désaffecté situé au 27 de l’avenue de la République. 545 d’entre eux seront conduits à Drancy, puis gazés à Auschwitz. 471 autres seront exfiltrés par des résistants, des religieux et des acteurs du monde associatif, au cours d’opérations clandestines qui auront lieu jour et nuit entre le 26 et le 29 août. Les prisonniers devront leur salut à de faux diagnostics médicaux, de fausses déclarations, de fausses dates de naissance, des délégations de paternité… Parmi eux, figuraient 108 enfants.
« Dans des circonstances dramatiques, l’homme est aussi capable du meilleur, à condition qu’il ne se résigne pas et qu’il suive ses propres valeurs, solidaires, justes et de partage », a souligné Michèle Picard. Avant de rendre hommage à Odile Chadebech, présidente du comité d’honneur de l’Anacr, disparue début août. « Résistante dès 1940 à l’âge de 16 ans, membre de la CGT interdite puis de la Jeunesse communiste clandestine, sa présence, sa vigilance et ses combats pour les acquis de la Résistance et du CNR vont nous manquer ».
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