Cela fait deux ans que nous suivons les sept enfants présentant des troubles autistiques scolarisés à l’unité d’enseignement en maternelle (UEM) de l’école Anatole-France. Tous ont fait d’énormes progrès.
Dans quelques jours, Adam, Ethan et Jalil retrouveront Ophélie, leur institutrice, mais aussi Joanna, Laura, Philippe et Caroline, leurs éducateurs. Et puis Tiphaine l’orthophoniste, Marine la psychomotricienne, Vanessa la neuropsychiatre. Adam et Ethan feront leur troisième et dernière rentrée dans cette classe. Jalil sa seconde.
Neuf mois après notre dernière rencontre, nous les avons retrouvés au mois de juin dernier. Encore plus concentrés, plus calmes. Une classe ordinaire en apparence. Que du bonheur pour les parents. « Adam a fait un bond important l’an dernier, témoigne Lylia, sa maman. Il est devenu beaucoup plus autonome. Il est en inclusion tous les matins dans une classe ordinaire. Les autres écoliers sont bienveillants à son encontre, tout comme les parents. J’ai l’impression d’avoir un autre petit garçon. Il a appris à gérer ses crises. Avec son papa, il fait du vélo, de la trottinette et beaucoup de legos ! »
Sagement assis a son bureau avec son sourire charmeur, Adam compte jusqu’à cinq, commence à parler, reconnaît son prénom, l’épelle, effectue des tâches, et réclame du chocolat. Sur le plan de l’intégration, tout va bien : accompagné de son éducatrice, il a récemment participé à une sortie organisée par la maternelle où il est en inclusion. Avec ses copains de l’unité et des autres classes de maternelle, il est allé au parc des oiseaux à Villars-les-Dombes et a participé aux spectacles de fin d’année.
« On commence à parler d’avenir pour nos enfants »
Les parents d’Adam, d’Ethan et de Jalil ne pensent que du bien de cette classe. « Le travail mené ici porte ses fruits, témoigne Olivier, le papa d’Ethan. Quand il a été admis dans cette UEM, j’avais un peu peur parce que c’était nouveau. Aujourd’hui je suis vraiment heureux. Quel chemin parcouru ! » En classe les progrès sont manifestes : le petit garçon est sérieux dans ces apprentissages. Lui aussi, comme Adam, est en inclusion. « L’équipe qui entoure nos enfants commence à parler d’avenir », se réjouit Olivier.
Jalil est pour sa part arrivé en novembre dernier. « Il était scolarisé dans une maternelle ordinaire, mais ses troubles étaient trop importants. Impossible d’y rester, raconte Abdellah, son papa. Une place s’étant libérée à l’UEM, on nous a proposé d’y accueillir Jalil. Et je dois dire que ce fut un vrai soulagement. » Ce petit garçon qui ne parlait pas et restait toujours dans son coin, prend aujourd’hui du plaisir à venir en classe, communique énormément, notamment durant le temps d’accueil du matin qu’il affectionne. « Dommage qu’il n’y ait pas suffisamment de classe de ce type, regrette Abdellah. Combien d’enfants autistes restent sans solution à chaque rentrée scolaire ? »
Dans la classe, l’enseignante et les éducateurs ajustent toujours les ateliers aux enfants qui sont évalués très régulièrement. « Le diagnostic de l’autisme étant posé très tôt dans le Rhône, on peut agir rapidement, se félicite Ophélie. Et puis ici à Anatole France, il y a une vraie dynamique d’école inclusive, tous les enseignants de maternelle sont partants. »
L’institutrice de l’UEM est elle-même bluffée de la rapidité des progrès enregistrés par ses élèves : « La plupart sont rentrés dans les apprentissages, ont acquis la propreté, ont des échanges entre eux et avec les autres élèves Ils sont beaucoup plus autonomes, présentent une capacité d’apprentissage et de curiosité. »
Ce 3 septembre, un petit garçon va quitter l’unité pour intégrer une classe de grande section ordinaire, aidé d’une AVS et toujours suivi par le SESSAD (Service d’éducation spéciale et de soins à domicile). Un départ synonyme d’espoir pour les parents d’Adam, Ethan et Jalil.