Rénovation – La nouvelle pelouse synthétique du stade Auguste-Delaune, plus verte et excluant tout risque sanitaire, sera bientôt fonctionnelle. Face aux incertitudes qui demeurent sur la dangerosité des anciens revêtements, la Ville a préféré jouer la sécurité.
« Il n’y a que les clubs pros qui ont des pelouses synthétiques plus sophistiquées (NDLR : un revêtement hybride avec renforcement du gazon naturel par injection de fibres de gazon synthétique) », explique Cédric, chef de chantier à Parcs et Sport, l’entreprise chasselande spécialisée dans les travaux d’aménagement et entretien d’espaces verts et de sols sportifs. Chargé avec son équipe de remplacer le gazon synthétique du stade Auguste-Delaune aux Minguettes, il détaille l’opération lancée courant juillet : dépose de l’ancien revêtement, tri des matériaux et traitement par une entreprise spécialisée, confection d’un drain collecteur pour l’évacuation des eaux pluviales, réglage de la plate-forme…
Des travaux qui doivent totalement être achevés d’ici peu. « Il nous reste à poser une sous-couche de souplesse, expliquait-il mardi dernier, à installer le nouveau revêtement en gazon synthétique, puis le remplir en billes de polyéthylène. Des billes sans hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP), excluant donc tout risque sanitaire donc pour les utilisateurs. »
Principe de précaution
Pourtant, comme le précise Chantal Second, directrice du Cadre de vie à la Ville de Vénissieux, « rien n’indiquait que les anciennes billes dégageaient des émanations toxiques ». La décision de la Municipalité de procéder à la pose d’une nouvelle pelouse relève entièrement du principe de précaution. Car si plusieurs études ont déjà conclu à l’innocuité de ces matériaux pour la santé, d’autres sont moins formelles. Des incertitudes demeurent. L’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) a du reste été saisie par le gouvernement de cette problématique. Elle doit rendre une étude approfondie d’ici quelques mois pour lever les doutes qui subsistent. En attendant, comme Vénissieux, de nombreuses villes, notamment Paris, préfèrent appliquer le principe de précaution. Quitte à supporter des surcoûts. Le changement en cours au stade Delaune représente ainsi un investissement de 450 000 euros : c’est 50 000 euros de plus que ce qu’aurait coûté un remplacement à l’identique.
Comme un symbole, les billes de la nouvelle pelouse synthétique seront de couleur verte et non plus noire. Après, il faudra aplanir et effectuer le marquage au sol. La touche finale : un test de la surface de jeu par un laboratoire agréé pour l’homologation du terrain. Logiquement, la pelouse devrait accueillir les premiers matches officiels dans quelques jours.
La dangerosité — ou non — des terrains synthétiques fait débat depuis leur multiplication dans les années 2000. Les granulats de caoutchouc recyclé utilisés dans leur composition inquiètent. Ils contiendraient des substances toxiques potentiellement cancérigènes, notamment des HAP (hydrocarbures aromatiques polycycliques). Plusieurs études européennes ont pourtant conclu à l’innocuité de ces matériaux. Pourquoi alors de plus en plus de villes décident-elles d’appliquer le principe de précaution en changeant ces revêtements ? Parce que ces mêmes études recommandent « de toujours se laver les mains après avoir joué dessus et avant de manger, de nettoyer rapidement toute coupure et éraflure, de recracher toute particule se retrouvant dans la bouche par accident… » Pas franchement rassurant. D’où la décision du gouvernement de commander à l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) une nouvelle étude approfondie sur le sujet.
Le gazon synthétique est aujourd’hui une solution plébiscitée par les plus hautes instances du football, de la Fédération Française de Football (FFF) à la FIFA et l’UEFA. Les matchs de qualification pour la Coupe du Monde peuvent désormais se dérouler sur ces surfaces. Pourquoi ?
- Longévité : 10 à 15 ans de durée de vie.
- Temps d’utilisation : 50 heures par semaine contre 6 à 10 heures pour une pelouse naturelle.
- Peu d’entretien : 2 à 3 fois moins d’entretien qu’un gazon naturel – pas de tonte.
- Respectueux de l’environnement : pas d’engrais ou de produits phytosanitaires.
- Économie d’eau : 3 200 m3 d’eau par an économisée en arrosage, soit l’équivalent d’une piscine olympique.
- Indifférence à la saisonnalité : le gazon synthétique ne gèle pas l’hiver, ne se dessèche pas l’été.
- Confort de jeu : sensations de jeu identiques voire meilleures.
Source : www.elastopole.com
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