Le Projet régional de santé élaboré par l’Agence régionale de santé (ARS) pour la période 2018-2028, a été rejeté par le conseil municipal de Vénissieux, le 26 juin.
Le Projet régional de santé regroupe les priorités que l’ARS entend mettre en œuvre sur dix ans avec ses partenaires (collectivités territoriales, organisations de protection sociale, institutions et établissements de santé, professionnels et associations…) pour améliorer l’état de santé des populations, favoriser l’accès à la santé et lutter contre les inégalités sociales et territoriales, à partir d’un état des lieux des grands indicateurs de santé publique.
La Ville de Vénissieux partage le diagnostic établi à l’échelle du territoire, notamment sur l’impact de la précarité sur la santé des plus défavorisés. Mais elle trouve les remèdes proposés très nettement insuffisants. « il y a des intentions, des ambitions beaucoup moins, et des moyens, pas du tout à la hauteur de l’enjeu » a résumé Michèle Picard lors du conseil municipal du 26 juin. « La municipalité attend un engagement plus affirmé de l’État sur un plan d’action précis et concret (…) et sur les moyens qu’il compte mobiliser », par exemple dans le domaine de l’accueil des enfants handicapés à l’école. Et la Ville de remarquer que « le PRS reste flou sur la question pourtant essentielle du sous-effectif actuel dans le secteur hospitalier ».
« Pour avoir écouté le personnel hospitalier en grève, au Vinatier et à Saint-Jean-de-Dieu, tous vous diront que le PRS n’est autre que la déclinaison libérale des politiques sanitaires de ce gouvernement », a ajouté Michèle Picard au cours du débat précédant le vote. « Que veulent-ils concrètement ? Des effectifs avant tout, tant le manque de moyens humains est scandaleux, les conditions de travail inacceptables, et, par la force des choses, les conditions d’accueil des patients dégradées. Ils veulent que l’hôpital public reste le pivot de notre système de santé, avec des coopérations entre établissements, et le maintien des hôpitaux de proximité et de leurs services ».
Le maire a souligné aussi la fragilité de la démographie médicale du secteur libéral, et l’inégale répartition médico-sociale sur le territoire, tant pour les généralistes que pour les spécialistes (gynécologues, ophtalmos, dentistes, orthophonistes…). « Malheureusement, le PRS apporte peu de solutions pour réduire ces déserts médicaux, de même que les thèmes de la santé scolaire, de la santé au travail, de l’offre médico-sociale aux personnes âgées et du handicap, qui sont au mieux survolés, au pire quasi ignorés » par le PRS.
Pour Georges Bottex, du groupe EELV, « ce projet ne répond pas à ces situations de crise qui font que notre système de santé dysfonctionne structurellement, à force d’économies demandées depuis de nombreuses années ». « Entre les lignes, le PRS pense la santé en termes de rentabilité, d’économies, et de marchandisation de la sécurité sociale, d’où, malgré quelques bonnes intentions, l’avis défavorable que notre ville émet » a conclu Michèle Picard. Un avis défavorable pris à l’unanimité des suffrages exprimés, à l’exception des 3 élus du groupe socialiste, qui se sont abstenus.