Quelque 250 ados — des collégiens de 4e et des jeunes des EPJ (Équipements polyvalents jeunes) — ont participé au Forum de prévention des addictions, le 17 mai dernier, à la salle Irène Joliot-Curie. Ils ont présenté le travail réalisé tout au long de l’année, avant de recevoir un diplôme des mains du maire, Michèle Picard, et de Danièle Gicquel, adjointe en charge de la santé et de la petite enfance. Ont été honorés les collégiens d’Aragon, de Triolet, de Michelet, d’Éluard, ainsi que les EPJ Léo-Lagrange et Charréard pour la réalisation de courts-métrages, messages de prévention, chorégraphie…
De nombreux stands d’information étaient accessibles. Citons la Ligue contre le cancer, le Bureau d’information jeunesse (BIJ), la Macif, Vie libre, le Point accueil jeunes et bien d’autres. Pour la première fois, Keolys était également présent, offrant un abonnement d’un an sur l’ensemble du réseau TCL aux six jeunes ayant le mieux répondu à un questionnaire.
Le clou de la journée restera l’excellente interprétation d’ « Accroc à moi », par la compagnie « Le lien Théâtre ». C’est l’histoire de Clément, Aurélie, Cédric, Vanessa et Julien, tous dans la même classe. Rythmé par l’école et la vie de famille, leur quotidien est aussi ponctué de fêtes et d’excès : alcool, cannabis, jeux vidéo. La pièce, mise en scène par Anne-Pascale Paris, se regarde comme un thriller qui s’articule autour de la disparition de Vanessa. Partis à sa recherche, ses ami(e)s trahissent des angoisses qu’ils pensent maîtriser. Les acteurs Liz, Yann, Benjamin, Jonathan, Alexandra et Charlotte restituent parfaitement les dangers liés aux excès.
Des comportements souvent rencontrés à l’adolescence. « C’est l’heure où le soi s’affirme et s’expose au regard des autres, où l’appartenance à un groupe social est recherchée, où la sexualité s’interroge, soulignait Michèle Picard. La situation des 11-25 ans peut paraître paradoxale. Plus connectée à l’information comme aux loisirs, la génération actuelle vit pourtant dans un contexte désenchanté, anxiogène, difficile, au cœur d’une société individualisée à outrance et repliée sur elle-même. Les outils de l’autonomie son là ; mais les moyens économiques d’y parvenir souvent inaccessibles. »
En organisant ce forum, qui vivait cette année sa 3e édition, la Ville de Vénissieux poursuit un travail de prévention et de sensibilisation à long terme. C’est la première commune en France à s’être engagée dans une telle démarche.
Ils ont dit
Marine : « Les réseaux sociaux, on ne peut pas vivre sans. »
Sami : « On a travaillé toute l’année. Maintenant je sais qu’à Vénissieux il y a des professionnels qui peuvent m’aider au cas où je me laisse envahir par les jeux… »
Yannis : « Être venu au forum avec ma classe est une bonne initiative. Tout seul, je ne serais pas venu. Avec ma mère, non plus ! J’ai appris pas mal de choses notamment sur le tabac. J’ai également aimé le stand de la Macif qui nous rappelle qu’il est important de mettre sa ceinture de sécurité en voiture. Ce que certains d’entre nous ne font pas toujours : on imagine les dégâts corporels en cas d’accident. »
Chérif : « Mes parents ne souhaitent pas que je joue trop longtemps sur ma console… Une ou deux heures, pas davantage. Mais c’est difficile de s’arrêter. C’est souvent cause de conflits. Ma famille commence à en avoir assez. »
Selma : « Mon téléphone c’est ma vie. Je ne peux pas m’en séparer. Avec ma mère on s’embrouille parfois à cause de cela. »
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