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Les centres de contrôle technique pris d’assaut

La nouvelle mouture du contrôle technique sera en vigueur à compter du 20 mai. Les visites, plus longues et plus onéreuses, doivent améliorer la sécurité. Prévoyants, nombre d’automobilistes ont devancé l’appel. Dans les centres spécialisés, c’est l’embouteillage.

La nouvelle mouture du contrôle technique sera en vigueur à compter du 20 mai. Les visites, plus longues et plus onéreuses, doivent améliorer la sécurité. Prévoyants, nombre d’automobilistes ont devancé l’appel. Dans les centres spécialisés, c’est l’embouteillage.

À compter du 20 mai, si le contrôle technique révèle une faille critique sur votre véhicule, vous disposerez de 24 heures pour corriger le tir, et ainsi garder le droit de l’utiliser. À défaut, votre véhicule sera interdit de circulation ce jour-là, à partir de minuit, et vous aurez deux mois pour effectuer les réparations nécessaires et une contre-visite. Les règles du jeu imposées par l’État se sont nettement durcies avec l’application d’une directive européenne de 2004. Son objectif : « zéro mort d’ici 2 050 », grâce notamment à une harmonisation des contrôles techniques dans les États membres.

Pour obtenir l’autorisation de rouler, votre voiture — si elle est âgée de plus de quatre ans — devra alors être quasiment irréprochable. Les nombreux automobilistes qui se sont précipités dans les centres de contrôle technique pour anticiper l’arrivée de la nouvelle réglementation ne s’y sont pas trompés. Résultat : il est extrêmement difficile de trouver des places libres avant le 20 mai. Et ce à Vénissieux comme dans toute la région lyonnaise.

« C’est la catastrophe, se désole Franck Saroli, gérant d’Auto Tek. Les gens qui ont anticipé le contrôle ont pris toutes les places du mois de mai, et les gens dont le contrôle arrive à échéance en mai n’ont plus de place. » Même constat chez Auto Bilan Vica. « On est tous débordé, et pas qu’ici, mais dans l’ensemble des centres de contrôle, constate le gérant, Pierre Callamard. Les clients se ruent chez nous au dernier moment par peur des nouvelles règles, ou parce qu’ils savent que le tarif sera plus élevé après le 20 mai. »

Les usagers pris au porte-monnaie

Sur le fond, les automobilistes ont raison : il faut bel et bien s’attendre à une augmentation des tarifs, dont personne ne fait mystère. Elle sera de l’ordre de 15 % à 20 % pour les premières visites. Les centres de contrôles — des entreprises privées pour qui la tarification est libre — répercuteront simplement l’allongement de la durée de prise en charge des véhicules. De 30 minutes en moyenne, la visite passera à 45 minutes Car la loi imposera alors 133 points de contrôle contre 123 aujourd’hui. Et les défauts recherchés — ils s’appelleront désormais « défaillances » — passeront de 410 à 610. « On va quand même y perdre un petit peu, l’augmentation ne suffira pas. En 2019 apparaîtront de nouvelles normes antipollution, qui nous obligeront à changer nos appareils », note Pierre Callamard. Qui ajoute que si les professionnels pouvaient autrefois se contenter d’un CAP, ils devront désormais posséder un baccalauréat professionnel.

Quant aux automobilistes, ils accusent parfois le coup, surtout ceux dont le budget est limité. « J’ai vu beaucoup de voitures recalées pour défaillance critique, notamment pour cause de corrosion perforante », indique Pierre Callamard. Mais le gérant met aussi en avant la sécurité sur la route. « J’ai souvent vu passer des voitures dangereuses, qui n’auraient pas dû mériter le contrôle. Cela nous embêtait de les laisser repartir », soupire-t-il. De son côté, Franck Saroli dénonce les voitures dont « les plaquettes de frein ou les pneus arrivent sur la ferraille », se réjouissant d’une loi qui va « améliorer la sécurité sur les routes ».

M. Salmi vient de déposer sa Clio dans un centre de contrôle. Une voiture « ancienne, mais bien entretenue », assure-t-il, précisant toutefois avoir anticipé au maximum en corrigeant les défauts visibles. « Ces mesures sont vraiment exagérées. La sécurité avant tout, d’accord. Mais on voit bien quand notre voiture devient dangereuse. Il ne faut pas aller trop loin. » Pendant ce temps, Axel suit de loin l’examen de son Audi A3. Un test qu’il a fait réaliser en avance pour éviter la nouvelle loi, mais qu’il redoute un peu. « Je suis aussi inquiet pour la sécurité que pour mon porte-monnaie. La sécurité c’est bien, mais qu’on pense un peu à nous aussi. »

Questions et réponses

Puis-je rouler sans contrôle technique ?
L’automobiliste qui n’accomplit pas ses obligations en matière de contrôle technique est passible d’une contravention de 135 euros (4e classe). Ce montant est applicable aussi bien en cas de contrôle technique jamais effectué que de contrôle technique périmé ou dépassé. Le conducteur s’expose également à l’immobilisation de son véhicule par les forces de police ou de gendarmerie.

Seulement 24 heures pour faire réparer leur voiture ?
Oui et non. Quelle que soit la raison de l’échec au contrôle technique (mention « défavorable » ou « défaillance critique »), les automobilistes disposent de deux mois pour effectuer les réparations nécessaires. Toutefois, en cas de « défaillance critique » sur un véhicule, le propriétaire ne peut plus rouler à partir de minuit (voir question 1) s’il n’effectue pas les réparations nécessaires.

Le prix du contrôle technique va-t-il augmenter ?
Oui, de 15 % à 20 % en moyenne selon les centres de contrôle.

Toutes les défaillances entraineront-elle une contre-visite ?

Non, les défaillances mineures n’entraîneront pas de contre-visite.

Et pour plus d’informations ?
Consulter le site https://www.service-public.fr/

1 Commentaire

  1. haddou

    16 mai 2018 à 15 h 41 min

    le lien service public ne fonctionne pas 🙂

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