Jeudi 5 avril, la cour d’appel de Lyon a confirmé le jugement du Tribunal correctionnel du 21 novembre dernier, et condamné Lotfi Ben Khelifa pour « injures publiques » sur la personne du maire de Vénissieux, Michèle Picard. Le conseiller municipal d’opposition (groupe socialistes et apparentés) devra s’acquitter d’une amende, verser des dommages et intérêts à la partie civile, et rembourser une partie des frais de justice engagés par le maire.
Michèle Picard avait déposé plainte après la publication de termes orduriers tenus à son encontre par des internautes sur la page Facebook de M. Ben Khelifa. En première instance, le Tribunal avait estimé que le conseiller était responsable de son contenu, et aurait donc dû supprimer les commentaires injurieux qui s’y trouvaient, au lieu de les laisser s’y développer. M. Ben Khelifa avait décidé de faire appel de ce jugement. Qui a donc été confirmé ce jeudi.
« L’injure publique n’a pas sa place dans le débat politique, a déclaré Michèle Picard dans un communiqué publié jeudi après-midi. Depuis presque 10 ans, j’occupe la fonction de maire de Vénissieux. Je défends l’intérêt général et bien peu celui de ma personne, j’accepte pleinement les responsabilités qui m’ont été confiées par les Vénissians pour ce mandat public (…) Mais face à l’injure publique, en particulier via les réseaux sociaux, je n’admets pas de taire mon droit. L’écran d’ordinateur n’est pas l’écran de fumée de l’impunité ! Tout ne peut pas être dit ».
Pour l’élue, « la liberté d’expression ne permet et ne permettra jamais à un individu et encore moins à un élu politique d’injurier, d’insulter impunément. Je combattrai toujours cette approche dévoyée ou manifestement incomprise de ce principe fondamental qu’est la liberté d’expression ». Enfin, Michèle Picard appelle à revenir « sur le terrain du débat d’idées, du débat politique. L’intérêt général et notre société ne s’en porteront que mieux ».
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