La paroisse de Vénissieux et la mosquée El Forkane convient leurs fidèles à communier avec Marie, le 9 avril, à l’occasion de la Fête de l’Annonciation.
Dans les Évangiles comme dans le Coran, la Vierge tient une place essentielle. Le livre saint de l’islam lui consacre même une sourate entière. « Comme quoi il y a plus de choses qui nous sont communes qu’on ne peut le penser a priori », sourit le père Régis Charre, curé de la paroisse de Vénissieux.
Avec les responsables de la mosquée El Forkane, décision a été prise de rassembler les fidèles des deux confessions, le 9 avril, à l’église de L’Épiphanie des Minguettes, à l’occasion de la Fête de l’Annonciation. Laquelle commémore le jour où l’ange Gabriel (Jibril) a annoncé à Marie (Maryam) qu’elle serait la mère d’un enfant vraiment « unique » (Jésus/Issa).
« Nos deux traditions sont vraiment très proches concernant Marie, reprend le père Charre, y compris dans la croyance en l’immaculée conception. »
C’est au Liban, pays fragmenté en de multiples communautés ethniques et religieuses, que chrétiens et musulmans ont pris l’habitude depuis une dizaine d’années de communier autour de Marie. Le diocèse de Lyon a importé l’idée il y a trois ans. Et pour la première fois cette réunion œcuménique se tient à Vénissieux.
Dépasser la notion de tolérance
« Quand le père Charre nous l’a proposé, on n’a pas hésité, racontent Salah Amama et Miloud Boubaker, respectivement secrétaire général de la mosquée El Forkane et vice-président de l’association Es’Salem. Tout ce qui peut rapprocher va dans le bon sens. Il faut casser les barrières. Et de ce point de vue, pour les chrétiens et les musulmans, le personnage de Maryam est idéal. »
La soirée du 9 avril a été conçue par les responsables de deux cultes comme une « rencontre spirituelle » avec lectures de textes en rapport avec Marie tirés du Nouveau Testament et du Coran. Suivra « un temps de partage amical » autour de boissons chaudes et de quelques douceurs.
Quelque 500 fidèles sont attendus. « L’idée, c’est de dépasser la notion de tolérance, précise le père Charre. Ce terme est présenté comme une valeur positive, alors que tolérer, c’est juste accepter ce que fait l’autre. Chrétiens et musulmans ne doivent plus avancer en parallèle, ils doivent vraiment se respecter, se rencontrer. »
« Ensemble avec Marie », le lundi 9 avril, à partir de 19h30, à l’église de l’Épiphanie – 2, rue du pdt Édouard-Herriot.
Inscriptions souhaitées avant le 30 mars sur : www.weezevznt.com/eanmyon2018