Ce vendredi 16 mars, les soixante familles des allées 1 à 11 rue Édouard-Herriot ont trouvé dans leur boîte aux lettres un courrier signé de Michèle Picard, maire de Vénissieux, et de Patrice Tillet, directeur général d’Alliade Habitat, leur bailleur.
Cette lettre les informe que la Ville et l’organisme HLM souhaitent voir leur immeuble réhabilité. « Nous avons immédiatement engagé les démarches auprès de l’Agence nationale pour le renouvellement urbain et la Métropole pour leur demander d’inscrire les crédits dans les dossiers qui seront déposés au titre de la Convention de site pour 2018 – 2025. »
La démarche confirme les propos de Michèle Picard lors de l’assemblée générale du conseil de quartier Charles-Perrault, le 15 novembre 2017, qui précisait « on s’oriente vers une non-démolition ». Lors de cette réunion, le maire avait annoncé que les locataires allaient être consultés pour déterminer si une majorité d’entre eux étaient favorables à la réhabilitation de leur bâtiment plutôt qu’à un relogement préalable à la démolition de la barre. La consultation a été menée par le cabinet Apertise en janvier.
La suppression de l’immeuble était une piste envisagée par l’architecte en charge de la rénovation urbaine des Minguettes, présentés dans le Grand Projet de Ville en 2015. Sur le projet, la barre était remplacée par deux petits immeubles et une nouvelle rue rejoignant l’avenue d’Oschatz. Faute de décision claire et de financement, la démolition n’avait pas été programmée. Pourtant, au printemps dernier, des locataires inquiets avaient lancé une pétition s’opposant à une éventuelle démolition. Pétition qui avait recueillie une quarantaine de signatures.
Plus fiable et plus précise, une consultation a été menée par le cabinet spécialisé Apertise. Ses enquêteurs ont rencontré 55 ménages (soit 93% du total des trois allées de l’immeuble) lors d’entretiens à domicile. Au final, 38 d’entre eux (soit 69%) se sont exprimés en faveur de la réhabilitation. Les deux scénarios (démolition ou réhabilitation) ont été présentés en détail aux locataires, avec chacun leurs avantages et leurs inconvénients : relogement, travaux, contraintes liées aux aménagements devant l’immeuble…
C’est donc en toute connaissance de cause que les locataires ont choisi les contraintes qui vont accompagner la réhabilitation de leur immeuble : démolition de 31 garages extérieurs, condamnation des 31 garages sous l’immeuble et de 10 places de surface, redressement de la rue Édouard-Herriot (qui longera le bâtiment), création de stationnement résidentiel du côté des entrées actuelles, sur des espaces verts ou de loisirs de la résidence…
Désormais, reste à obtenir de l’Agence nationale pour la rénovation urbaine (Anru) qu’elle accepte d’intégrer la barre de 60 logements dans la réhabilitation qui vient de débuter pour les autres bâtiments de la résidence Édouard-Herriot. C’est l’objet d’un deuxième courrier de Michèle Picard et Patrice Tillet. Celui-ci adressé à Olivier Klein, président de l’Anru. À raison d’environ 50 000 euros par logement, l’opération entraînerait un surcoût d’environ 3 millions d’euros.
Pour obtenir cette rallonge et ces travaux, le soutien de la Métropole sera indispensable. Dans un troisième courrier, le maire de Vénissieux et le directeur général d’Alliade informent Michel Le Faou de leur souhait de réhabiliter la barre, et demandent l’engagement du Grand Lyon à leurs côtés. Vice-président en charge de l’urbanisme, de l’habitat, du logement et de la politique de la ville, l’élu métropolitain a annoncé qu’un comité de pilotage se tiendrait dans les semaines à venir pour arrêter une décision.
Derniers commentaires