Samedi dernier, les assemblées générales extraordinaires de l’AS Minguettes et de l’US Vénissieux n’ont pas validé la fusion des deux clubs Si aux Minguettes une grande majorité des votants (80 %) y était favorable, le vote a été reporté au siège de l’USV… pour un flou concernant la notion de « membre actif ».
Pouvoir voter passe nécessairement par l’obligation d’être membre actif d’un club. Mais que recouvre cette notion ? Être licencié, certes, mais depuis combien de temps ? Peut-on faire valoir une licence prise, par exemple, il y a trois ou quatre mois ? Autant de points qui ne figuraient pas forcément dans les statuts de l’USV et qui ont été soulevés par un éducateur du club, lors de l’assemblée générale du 17 février. « Pour éviter toute contestation, pour ne pas entrer dans la polémique, je préfère reporter notre assemblée générale extraordinaire. Et là, quorum ou pas, on votera. » Jean-Pierre Chaix, président du club vénissian, favorable à la fusion, a pris cette décision alors que dans le même temps, plus de 150 licenciés de l’AS Minguettes adhéraient au projet d’entente et d’union pour un futur grand club dans la ville.
C’était pourtant bien parti…
Trois jours plus tôt, lors de la présentation du projet, salle Irène Joliot-Curie, la fusion était pourtant en très bonne voie. Andrée Loscos, adjointe aux sports, donnait son avis sous forme de consentement : « Nous, nous sommes favorables, mais c’est aux clubs de décider ». L’issue heureuse du rapprochement, en ce soir de Saint-Valentin, ne semblait pas faire de doutes. Devant plus de 150 licenciés, adhérents, sympathisants et même quelques opposants, de représentants de la Ligue (Pierre Longère), du District (Martine Granottier) et de l’OL (Julien Sokol, Jean-François Vulliez et Julien Legrand), l’ambiance était paisible. Lors de la traditionnelle séance de questions-réponses, les quelques interventions de parents ne remettaient nullement en cause la naissance d’un club qui pèserait exactement 1 187 licenciés (649 à l’ASMV créée en 1969, et 538 à l’USV née en 1933). Tout juste s’interrogeaient-ils sur le prochain prix des licences, sur la nécessité d’aménager ou de trouver d’autres infrastructures, de pouvoir compter sur des éducateurs compétents. Ils étaient aussi soucieux de voir leurs enfants jouer au foot et non pas cirer les bancs… « Autant d’éléments qui seront affinés après la fusion », avaient répondu en chœur Jean-Pierre Chaix, actuel président de l’USV et Mehdi Gana, dirigeant de l’ASMV, son président Ahmed Zouak s’étant fait, une fois de plus, remarquer par son absence.
Recherche d’un second souffle
Durant cette présentation, les deux orateurs avaient expliqué une fois de plus les raisons qui les ont incités à travailler depuis des mois à cette fusion, avec des groupes de travail composés d’éducateurs et de bénévoles. « Recherche d’un second souffle pour faire face aux exigences de plus en plus nombreuses du monde amateur, montée de l’individualisme, manque de personnel qualifié, mutation du bénévolat qui tend de plus en plus à être défrayé, problèmes d’infrastructures… et bien évidemment la diminution des ressources financières. On a tenté une entente des deux associations pour le développement de la pratique féminine, il y a quelques mois, et visiblement, c’est un succès. Il n’y a pas de raison de ne pas la généraliser à l’ensemble des licenciés. »
Passer à la dimension supérieure
Ce 14 février, salle Joliot-Curie, le projet avait même été chiffré — un budget prévisionnel de quelque 760 000 euros. Le futur club unique est ainsi taillé pour accueillir un maximum de 1 425 licenciés répartis dans une centaine d’équipes, dont sept équipes féminines et autant en futsal, avec tout de même 135 éducateurs, et même un pôle arbitre.
Indication importante quant à la politique sportive : les efforts seront portés sur la base, l’école de football devrait représenter la moitié des licenciés. « Et pour y parvenir, on va s’appuyer sur nos points forts, et il y en a, avait ajouté J.-P. Chaix : des dirigeants impliqués, un ancrage auprès de la population, un potentiel de bénévoles, des éducateurs expérimentés, un vivier de jeunes, un bon niveau dans l’ensemble des catégories… »
Aux parents qui s’inquiétaient de voir leurs enfants se contenter de quelques minutes de jeu, les deux orateurs avaient rétorqué « que tout le monde aura sa place dans un club riche en diversité : foot compétition, foot loisir, foot féminin, futsal, foot scolaire, stages… Au final, le socle de notre projet repose sur notre volonté de créer les meilleures conditions d’accueil et d’encadrement de tous les licenciés. Et de donner un certain confort et un avenir aux pratiquants du football vénissian, dont plus de la moitié est composée de jeunes. »
Réponse le 3 mars
Restait aux licenciés des deux clubs à valider ces principes et à entériner la fusion, le 17 février, lors d’assemblées générales extraordinaires. Si le « oui » a été massif aux Minguettes (plus de 80 % des votants favorables), le vote a donc été reporté à l’USV, le temps de trancher cette notion de « membre » actif et savoir qui est droit ou non de se prononcer. Une nouvelle AG est programmée le samedi 3 mars. Si elle débouche sur une décision positive, le rapprochement entre les deux clubs de foot vénissians sera alors définitivement acté. Il ne restera plus qu’à trouver un nom au club de l’union. On sait seulement que Vénissieux figurerait dans le patronyme, mais pas Minguettes, ni union, ni association. Le dossier devra ensuite être déposé au siège des instances régionales du foot, au plus tard le 31 mars… pour pouvoir démarrer les championnats dès septembre.