Début 2021, une maison de santé pluridisciplinaire, associée à des logements sociaux pour seniors, ouvrira boulevard Ambroise-Croizat. Elle remplacera le cabinet médical du petit centre commercial, qui doit être progressivement détruit.
Début mars, les engins de chantier entameront la démolition de la boulangerie et de la boucherie du petit centre commercial Ambroise-Croizat. Toutes deux désaffectées depuis des mois, elles sont régulièrement squattées et sont devenues un lieu de trafics. Les travaux, menés par le propriétaire du terrain, Lyon Métropole Habitat (LMH), doivent durer trois mois, pour un montant de 250 000 euros. Quant à la pharmacie et au tabac presse, qui « n’ont pas vocation à poursuivre leur activité à cet endroit » selon le bailleur, ils quitteront le centre commercial dès qu’ils auront trouvé une solution de relogement. Début 2021, ce sera au tour du cabinet médical dit du Charréard, situé derrière les commerces, de se vider. Puis de renaître et de s’agrandir 250 mètres plus loin, au 65, boulevard Ambroise-Croizat.
Une nouvelle maison de santé pluridisciplinaire ouvrira alors ses portes au public. L’établissement devrait accueillir une dizaine de professionnels. Il disposera de 360 m2 répartis sur deux étages au pied d’un immeuble en R + 4 construit par LMH. Les trois étages restants abriteront quant à eux 12 logements sociaux de type T2 et T3, réservés à des seniors. Le coût global du projet, à la charge de LMH, est de 2,1 millions euros, dont 713 000 pour à la maison de santé.
« Ce sont des logements qui permettent aux personnes âgées de conserver leur autonomie tout en restant à leur domicile. Ils pourront être équipés de douches extra-plates, de barres d’appui, de volets roulants automatisés et autres dispositifs destinés à faciliter la vie des aînés », explique la directrice communication de LMH, Sophie Descroix. Qui rappelle que la demande de logements sociaux est forte à Vénissieux, y compris chez les seniors : « en 2017, 252 demandes émanant de personnes de plus de 75 ans ont été déposées ».
Pour les médecins, cette nouvelle structure permettra de mieux répondre à un besoin croissant de soins au sein de la population du quartier, que l’on sait vieillissante. « La future maison de santé pourra accueillir des professionnels exerçant en libéral, comme les médecins généralistes et les dentistes, détaille le docteur Pascal Dureau. Mais elle pourra aussi intégrer des personnels travaillant sous le statut de salarié, comme un psychomotricien, un ergothérapeute et un diététicien. Nous disposerons donc d’une offre abondante pour répondre notamment aux problématiques des personnes âgées. »
Faire venir de jeunes médecins
Les missions de la maison de santé intégreront également un volet formation. « Il est important de faire venir de jeunes médecins à Vénissieux, et de leur donner envie d’exercer ici, reprend Pascal Dureau. Nous allons donc permettre à des internes de réaliser leurs stages de fin d’études, en sachant que les médecins présents disposeront des qualifications nécessaires de maîtres de stage. »
La gestion de la maison de santé pourrait être confiée à une association dont le conseil d’administration serait composé à parts égales de soignants et de représentants de patients. « C’est un dispositif collaboratif qui permettra d’éviter les risques de collusion », souligne Pascal Dureau.
Le projet ficelé, reste à passer à l’action. Le protocole d’accord entre le bailleur et les médecins a été signé fin octobre 2017. Le permis de construire devrait être déposé en septembre. Suivront ensuite les travaux, puis la livraison de la maison de santé en avril 2020, et celle des logements en octobre de la même année. La maison de santé devrait ouvrir ses portes au public début 2021.
Transformer l’entrée sud de la ville
Du côté de la Municipalité, on voit d’un très bon œil ce projet immobilier, qui associe la création d’une maison de santé et la construction de logements sociaux pour seniors. « C’est une très bonne idée de Lyon Métropole Habitat, une très bonne nouvelle pour les habitants, se réjouit la première adjointe en charge de l’urbanisme, Yolande Peytavin. D’autant que la commune souhaite moderniser l’entrée sud de la ville, à l’emplacement de l’actuel centre commercial. L’idée consiste à « marquer » les lieux par « une composition urbaine forte, atypique, venant souligner symboliquement cette entrée dans une aire urbaine de plus d’un million d’habitants. »
Dans le cadre de la révision du Plan local d’urbanisme et d’habitat (PLU-H), la commune a demandé fin décembre à la Métropole la possibilité d’augmenter la hauteur maximale prévue dans le zonage actuel, pour permettre de construire des bâtiments contemporains plus hauts. Jouer la verticalité contre l’étalement urbain permettrait aussi de libérer de l’espace au sol pour créer des « espaces verts qualitatifs, composés d’arbres de hautes tiges ». Cet aménagement paysager pourrait rapprocher le parc Dupic du carrefour Croizat/Houël, en créant des « continuités vertes ». « On devrait aboutir à un PLU-H opposable début 2019 », assure Yolande Peytavin.