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Les seniors plébiscitent le maintien à domicile

Vieillir chez soi, c’est le souhait de plus de huit personnes sur dix selon un sondage CSA effectué en 2016. Mais l’âge venant, certaines ont besoin d’aide : le pôle maintien à domicile de la Ville répond à cette demande.


Vieillir chez soi, c’est le souhait de plus de huit personnes sur dix selon un sondage CSA effectué en 2016. Mais l’âge venant, certaines ont besoin d’aide : le pôle maintien à domicile de la Ville répond à cette demande.

Pour les personnes âgées, rester chez elles, c’est rester elles-mêmes. Leur attachement à leur domicile se mesure à leurs confidences. Les raisons profondes de cet enracinement dans leur lieu de vie sont nombreuses. « C’est ici que j’ai vécu avec mon mari, que nous avons élevé nos enfants, raconte Léonie, 87 ans, bon pied bon œil, habitante du quartier Parilly. J’y ai mes habitudes, pas question d’en changer. Je voudrais pouvoir y rester jusqu’au bout. J’ai averti mes enfants. »

Alors que le choix de partir en maison de retraite ou en établissement médicalisé s’imposerait, une grande majorité de français, comme Léonie, est réticente. « Une aide ménagère vient deux fois par semaine. Elle fait du ménage, mais surtout nous discutons. C’est une jeune femme, elle est très agréable. Elle me parle de ses enfants, sa famille. » Partir en résidence serait un crève-cœur pour Léonie, synonyme de perte d’autonomie. « Même si je suis moins vaillante qu’avant, je peux encore me débrouiller, assure-t-elle. Je n’ai pas envie de déjeuner ou dîner à heures fixes, de me retrouver entre « vieilles », avec qui je ne parlerai que de nos petits bobos ! Je ne sais pas si mes petits-enfants viendraient aussi souvent si j’étais dans un établissement. Mes voisins sont adorables, tout comme mes enfants qui vieillissent aussi, mais sur qui je peux compter. »

Rien ne saurait remplacer la familiarité avec le quartier, les commerçants, l’appartement, la maison, les meubles, la vue de la fenêtre. C’est le cas de Marthe, 92 ans, alitée depuis quelques semaines. Elle peut rester dans sa maison de la rue Yves-Farge grâce à l’aide des aides ménagères, aides soignantes, infirmiers libéraux… Et de sa famille. Tous les jours, sa journée commence par la visite de l’un de ses enfants, puis c’est l’aide à domicile, suivi de l’aide soignante et de l’infirmier. Les visites s’arrêtent vers midi… Puis elles reprennent en fin de journée avec le même rituel.

Des familles très impliquées

Dans son séjour, des photos de ses enfants — « j’en ai eu six » –, de ses 15 petits-enfants et, précise-t-elle fièrement, « de mes 16 arrière-petits-enfants ». Des photos de son mariage aussi. Toute une vie à ses côtés. Sans oublier la présence d’un petit chat. « Dès que tout le monde s’en va, il vient sur mon lit. » La famille, très impliquée, a réaménagé la maison. Le lit médicalisé a été installé en face de la fenêtre et de la télé. Tout est fait pour faciliter le travail des aides.
Marthe entend mal mais elle a toute sa tête. « Je suis bien chez moi », insiste-t-elle un large sourire aux lèvres. Les liens se sont tissés entre les aides soignantes et la famille : « Nous venons dans cette maison depuis plus de dix ans, témoigne Françoise Dupuy, du service de soins infirmiers à domicile (SSIAD). Nous nous sommes occupés de son mari décédé en 2011. Ses enfants nous ont rappelés quand leur maman a eu des difficultés. » Sans les aides soignantes, précise Gérard, le dernier fis de Marthe, « ce serait très difficile, elles font un travail formidable. Même si nous sommes très présents pour maman, on ne pourrait pas prodiguer les soins comme elles le font. Et puis le service est assuré le week-end et les jours féries. On n’envisage pas de la faire entrer dans une résidence ». Tandis que Françoise donne la toilette, aidée par une aide ménagère de l’entreprise ASAD, Marthe dialogue avec les soignantes.

Préserver l’autonomie

Un peu plus loin, boulevard Ambroise-Croizat, rencontre avec Adelio et son épouse. Vénissian depuis 1987, Adelio, 74 ans, souffre d’une pathologie chronique. Pendant que Marie-Claudine Daurin, l’aide soignante, lui prodigue les soins, son épouse souffle un peu. Depuis quelque temps, les conditions sont idéales. « La salle de bains a pu être totalement réaménagée. La baignoire a été supprimée et une douche installée. Grâce à la mairie nous avons obtenu une aide qui a permis au bailleur, la Sacoviv, ce nouvel aménagement. » Le couple est en attente d’une réponse pour l’intervention d’une aide ménagère. « Je commence à fatiguer aussi, insiste la femme d’Adelio. Le service de soins à domicile est très adapté à notre demande. » En revanche, déception pour le couple qui avait demandé une rampe pour l’accès à l’allée du fauteuil roulant : « Elle est beaucoup trop raide et donc inutilisable ».

Léonie, Marthe, Adélio et bien d’autres Vénissians ne pourraient certainement pas rester à domicile sans ces aides précieuses. Leur message est clair : vieillir dans leur maison est leur plus vif souhait. Pour Saliha Prudhomme-Latour, adjointe au maire en charge des affaires sociales, ce service permet de tisser du lien social, de lutter contre l’isolement et de participer au bien-être. « La politique sociale et les diverses missions du troisième âge ne se voient pas forcément mais elles représentent les 3/4 du budget du CCAS. C’est parce que nous estimons que nos aînés doivent vivre dignement leur retraite que nous mettons en œuvre toutes ces missions afin de préserver leur autonomie. »

Merci à toutes les personnes âgées et leurs familles qui ont accepté de nous accueillir.

En pratique

Pour bénéficier des services de maintien à domicile de la Ville, plusieurs conditions sont nécessaires : être Vénissian et avoir plus de 60 ans.

Le plus souvent, la demande est faite par la famille ou une assistante sociale dans le cadre d’un retour à domicile suite à une hospitalisation.

La coordinatrice du service maintien à domicile de la Ville se rend au domicile du patient. Lors de cette rencontre sont évalués les besoins de la personne : aide soignante, aide ménagère, réaménagement du logement, notamment au niveau de la salle de bains en transformant une baignoire en douche, ou en installant des barres pour se maintenir. Le comportement de la personne à aider est également pris en compte : vit-elle seule, en couple, en famille ?

En cas de besoin, prendre contact avec le service de maintien à domicile (hôtel de ville étage 1A – Tel : 04 72 21 44 44).

 

Financement

En cas de perte d’autonomie, le maintien à ­domicile est possible avec l’allocation personnalisée d’autonomie (APA). Elle permet aux personnes les plus dépendantes de plus de 60 ans de financer les aides dont elles ont besoin au quotidien. L’allocation de solidarité aux personnes âgées (ASPA), garantit aux retraités de plus de 65 ans un minimum de ressources pour vivre. À ­défaut d’APA, l’aide sociale à domicile peut prendre en charge le coût d’une aide ménagère ou du portage des repas.

Lorsque l’hébergement en établissement spécialisé s’impose, l’APA ou l’aide sociale à l’hébergement (ASH) pour les plus démunis peut servir à payer une partie des frais d’accueil dans un établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad).

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