Les féminines ont ouvert la voie au rapprochement entre l’US Vénissieux et l’AS Minguettes. Les forces vives des deux entités œuvrent depuis des mois, multipliant les réunions communes, créant des commissions… Le futur grand club vénissian de football est sur les rails.
Ancien de l’USV, Jean-Pierre Chaix, actuel président du club de « Vénissieux-le-bas », confirme qu’il a connu bien des tentatives de « mariage » entre les deux structures. « Tentatives avortées car ce n’était pas le bon moment, et parce qu’il n’y avait pas les bonnes personnes. Aujourd’hui, en mutualisant les expériences des deux clubs, on va parvenir à constituer quelque chose de cohérent, la création d’une nouvelle entité. Faisons table rase du passé, regardons la réalité en face. Je vais vous donner un exemple concret sur cette nécessité de mutualisation. À l’USV, on dispose d’un logiciel de bases de données performant et complet sur le foot, mais on n’a personne pour le mettre en application. L’ASM, qui n’a pas cet outil informatique, compte dans son équipe un jeune féru d’informatique. Difficile de trouver meilleure complémentarité, non ? »
À l’ASM, Mehdi Gana et Nordine Kari, dirigeants du club de « Vénissieux-le-haut », sont tout autant persuadés de la cohérence du projet. « Il y a le passé avec des moments exceptionnels vécus lors d’accessions, de coupes remportées et d’années de temps forts ou difficiles partagées avec des gens passionnés. Actuellement, sur le plan sportif, on fait du surplace, avec de nouveaux dirigeants, de nouveaux joueurs, de nouvelles mentalités. Fédérer tout ce beau monde est devenu nécessaire, afin de créer une nouvelle dynamique… et un nouveau club. À l’ASM, on a toujours voté pour la fusion. Et entre nous, un club de 1 200 ou 1 400 licenciés aura toujours plus de poids que deux associations sportives de 600 ou 700 personnes. Enfin, les deux clubs viennent de créer un pôle féminin commun qui est déjà opérationnel (lire ci-dessous). Encourageant, non ? »
Un seul club dès la prochaine saison ?
On ne voit pas ce qui pourrait arrêter ce processus de fusion. « Si, glisse amusé Jean-Pierre Chaix : que l’une des deux assemblées générales extraordinaires prévues début 2018 mette son véto. Mais je n’ose y croire. »
Bien évidemment, pas question que cette jonction se résume à créer une équipe senior de haut niveau. « La réflexion est globale, avance Salim Lemchema, adjoint de J.-P. Chaix. Pour que le projet aboutisse, il faudra créer des passerelles avec les parents, l’Éducation nationale, les entreprises, les décideurs… »
Du côté de la Ville, Andrée Loscos, adjointe au maire déléguée aux sports, reste attentive. « On laisse le soin aux dirigeants et forces vives des deux clubs de peaufiner un projet qui nous tient à cœur », déclare-t-elle. Francis Rambeau, président de l’Office municipal du sport de Vénissieux, « souhaite que cela se fasse », et confirme qu’il fera tout pour aider cette nouvelle entité.
« Le calendrier prévisionnel est établi, annonce le président de l’USV. Jusqu’à la fin de cette année, le projet va être affiné par les différentes commissions. En janvier, il sera présenté aux deux entités qui, en février, valideront ou non les nouveaux statuts présentés lors des assemblées extraordinaires. Validés, ils seront déposés en mars pour nous permettre de démarrer dès septembre prochain. »
Les féminines en devancières
Pour Sif El Islam, responsable à l’ASM, entraîneur des U13 et U14, cette entente tombe à pic. « Depuis avril, conscient des difficultés à constituer des équipes féminines dans deux ou trois catégories, notamment chez les U18, on s’est rapproché de l’USV pour faire face à nos manques. Le club du centre pouvait par exemple s’appuyer sur des joueuses en U18. Il était temps de passer au-dessus des pseudo-mésententes entre les deux clubs. »
Lors d’un entraînement parmi tant d’autres, un lundi au stade Delaune, Sophia (14 ans), ancienne licenciée à l’USV, tacle gentiment et verbalement Sonya et Milka (15 ans), à l’AS Minguettes depuis deux ans. Fabiola, du haut de ses 14 ans, et Irem, l’aînée du groupe issue des Clochettes, disent leur passion du foot. Les querelles de clocher les indiffèrent : « On n’est ni USV, ni ASM, tout simplement Vénissianes. » Avec les Kenza, Warda, Aïda, Tuyfia, Souima, Najia et autre Dana, elles sont les nouvelles forces vives du pôle féminin qui compte 78 footballeuses (24 en U9, 15 en U11 et autant en U13 et U15, et 9 en U18). Et ne risquent pas d’être inactives : en janvier, période de trêve, elles sont engagées en coupe du Rhône de futsal.