Et si le nom de la célèbre héroïne de Mérimée et Bizet venait d’un phare breton, celui d’Ar-Men, le C n’étant dû qu’à un croissant de lune venu interférer entre-temps ? En partant de cette idée amusante, Michel Laubu et son Turak Théâtre ont construit pour la belle cigarière espagnole une destinée beaucoup plus maritime, mouillée aux embruns de Bretagne, où les remparts de Séville vont prendre des allures de Roscoff au Théâtre de Vénissieux, ce 1er décembre
Musicien sur scène et l’un des manipulateurs des marionnettes, arrangeur de la musique et réalisateur des vidéos d’animation qui servent d’entractes, Laurent Vichard, ancien élève de l’école de musique de Vénissieux, parle de l’orchestre qu’il a filmé image par image. « Il n’est pas dans une fosse d’orchestre mais une fosse marine. Les crabes jouent de la trompette et les crevettes du violon. Fred Roudet est dans la bande-son, ainsi que Rodolphe Burger, avec qui le Turak bosse depuis une dizaine d’années. Dans le spectacle, l’opéra de Bizet se déroule en Turakie, qui est un monde parallèle. C’est le nôtre, qu’on regarderait dans une flaque d’eau un jour de grand vent ! »
Pour la musique, il explique que les grands airs ont été réorchestrés « avec une guitare électrique, un piano déglingue… Il reste la voix lyrique de Jeanne Crousaud. J’ai aussi utilisé une autre source musicale : un enregistrement de la Callas datant de 1964, dont j’ai fait des samples déformés et remontés. »
Pas besoin de se mentir, avec cette version de Carmen, les artistes du Turak pourront, à la façon de la garde montante, marcher la tête haute pour que sonnent trompettes éclatantes, taratata taratata.
Une Carmen en Turakie au Théâtre de Vénissieux le 1er décembre à 20 heures. Dès 8 ans. Tarifs : de 8 à 19 euros.
Réservations : 04 72 90 86 68 – www.theatre-venissieux.fr – resa@lamachinerie-venissieux.fr
On peut voir un extrait du spectacle sur http://turaktheatre.canalblog.com/
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