À La Solidage, tout le monde l’appelle « Gaby ». Gabrielle Balcou a fêté aujourd’hui ses 106 ans avec tous les résidents de l’Ehpad de Vénissieux.
Un anniversaire fêté avec 15 jours de retard, mais il parait qu’après cent ans, on n’est plus à quelques jours près… La doyenne des Vénissians (et peut-être du Rhône) est née le 25 octobre 1911, à Lyon. Cinq jours plus tôt, l’explorateur Amundsen était parti vers l’Antarctique, où il serait le premier homme à atteindre le pôle Sud, le 14 décembre suivant. Au début du mois, le prix Nobel de chimie venait d’être décerné à Marie Curie. Parmi les plus célèbres conscrits de Gaby figurent Ronald Reagan, Georges Pompidou, René Barjavel, Tenesse Williams et aussi Burne Hogarth, le dessinateur de Tarzan…
La vieille dame est arrivée à l’Ehpad en 2011, l’année de son centenaire, après une hospitalisation. Avec des papiers d’identité mais sans son livret de famille, qui a disparu. Tout comme sa famille, semble-t-il. « Elle nous disait, à cette époque, qu’elle avait été mariée mais qu’elle n’avait pas eu d’enfants, raconte Sylvia Bachelet, aide-soignante et animatrice à La Solidage. Pendant un temps, une nièce lui rendait visite, et puis cette dame est décédée. Depuis, plus personne ne vient ».
Dans la grande salle à manger de La Solidage, Pascale la chanteuse et Gilou le pianiste lancent un « Joyeux anniversaire » repris par les résidents, leurs familles, les élues municipales Saliha Prudhomme-Latour et Paula Alcaraz, et le personnel, au petits soins pour « sa » doyenne. Gaby, elle, préfère « Au clair de la lune », qu’elle fredonne à tout bout de champ.
Gabrielle Devaux, épouse Balcou, ne se souvient plus qu’elle a été mariée. Ni qu’elle a été secrétaire de direction à la Specia, à Saint-Fons, ni qu’elle a habité à Laennec. Les souvenirs de sa longue vie se sont effilochés au fil du temps.
Gaby perd la mémoire mais pas le Nord. Quand les aides-soignantes de La Solidage lui ont demandé ce qu’elle voulait comme cadeau d’anniversaire, Gaby à répondu… « un homme ! »
Les habitants des tours gérées par GLH n'ont toujours pas de chauffage. Ils étaient une soixantaine à manifester leur mécontentement ce mercredi matin.