La salle du restaurant scolaire de l’école du Charréard était bien remplie, ce 31 octobre, pour l’assemblée générale du conseil de quartier présidé par Serge Truscello. Où il fut beaucoup question d’insécurité. D’abord celle de la cité Coblod, devenue selon un riverain « point de rencontres de jeunes venant de l’extérieur, avec même des voitures immatriculées 38 ». Seuls 32 des 80 logements de la cité sont encore occupés. Les autres sont murés. Une situation propice aux squats. « Les gens n’en peuvent plus », apprend-on, et une pétition a été envoyée au procureur de la République et au préfet, ainsi qu’au bailleur (ICF Habitat) et à la Ville de Vénissieux.
Également mentionnée, une « grosse maison » située rue Louis-Pergaud a fait l’objet d’une descente de « la police cagoulée » et beaucoup de questions se posent. Enfin, le long du stade Laurent-Gérin, on relève la vitesse excessive des véhicules.
360 interpellations depuis le début de l’année
La commissaire Vanessa Mazière rappelle à l’assemblée le cadre légal d’intervention. « Il existe une liberté de circulation sur la voie publique. Cela peut provoquer des nuisances et un sentiment d’insécurité. S’il y a tapage, il faut le relever et le verbaliser. Le contrôle d’identité répond à des règles précises et il n’existe pas de solution miracle pour l’occupation de la voie publique. En ce qui concerne les trafics, la police n’est pas inactive. Depuis le début de l’année, plus de 360 interpellations ont eu lieu. C’est un travail intense qui prend du temps ! »
La commissaire veut aussi relativiser et parle du fossé qui peut exister « entre un sentiment d’insécurité et la véritable insécurité ». Quant à l’action musclée qui a occupé la rue Louis-Pergaud, « l’enquête est en cours » et l’officier de police joue la discrétion.
« L’insécurité est multiple », poursuit le maire Michèle Picard, qui énumère les incivilités routières, les trafics de stupéfiants mais aussi l’hygiène des commerces, l’insalubrité de certains logements et les marchands de sommeil. « Nous travaillons conjointement avec la police sur ces problématiques. Des points sont répertoriés sur la ville, que nous connaissons. Pour les problèmes liés aux voitures qui roulent trop vite ou qui sont mal stationnées, une vidéo-verbalisation a été mise en place. Nous avons également demandé la verbalisation des dépôts sauvages. Il faut éduquer, faire de la prévention. La police va dans les collèges et les écoles. Depuis juin, quelque 500 verbalisations ont été faites pour des non-respects de stops et de feux rouges. Et plus de 2 200 concernant le stationnement en cinq mois. »
Un projet de maison de santé boulevard Croizat
À propos d’interrogations sur le prochain remplacement du centre commercial Ambroise-Croizat et sur le prix du chauffage dans le même quartier, Abdel Boulaouinat, directeur de l’agence locale de Lyon Métropole Habitat, confirme qu’un protocole a été signé avec des médecins le précédent vendredi pour une maison de santé qui sera construite, avec des logements sociaux, à l’horizon 2020. « Nous lançons un projet de résidence sur Croizat, avec des sociologues qui vont réaliser un diagnostic. » Quant au coût du chauffage, il répond que les charges sont contrôlées : « Nous organiserons une séance dédiée au chauffage avant la fin de l’année. »
C’est également au cours d’une réunion publique en mairie, annoncée par la première adjointe Yolande Peytavin, que l’on pourra s’informer sur les avancées des travaux concernant la fibre. « Nous y inviterons les principaux opérateurs, Orange et SFR. Elle se déroulera début 2018. »
Logement social en péril : réunion le 23 novembre en mairie
En fin de réunion, l’adjoint au logement Pierre-Alain Millet, qui est président de la Sacoviv, a pris la parole sur la réforme du logement lancée par l’État avec la baisse des APL (aides personnalisées au logement).
« Pour compenser cette baisse, le gouvernement a dit que les bailleurs devaient réduire les loyers. Au niveau national, les bailleurs vont perdre 1,7 milliard. Rien que pour la Sacoviv, il s’agit d’une perte de 855 000 euros par an. Ce qui signifie qu’il y aura des dépenses en moins consacrées aux logements. Elles toucheront le fonctionnement et il risque d’y avoir des heures d’agents en moins ou des travaux en moins. Nous appelons à faire bouger les décisions du gouvernement dans les semaines à venir. »
Et d’annoncer, le 23 novembre à 18 heures en mairie, une rencontre publique avec les bailleurs.