Le 6 octobre, la Ville avait convié les habitants à une conférence sur la sécurité, en présence du procureur de la République et des responsables de la police nationale. L’occasion de rappeler que les habitants, aussi, ont un rôle à jouer.
Faire œuvre de pédagogie. Le 6 octobre, la Ville avait organisé une conférence intitulée « Justice, police, mairie : les nouveaux défis de la sécurité ». L’objectif était de répondre, non pas aux questions posées par le public, mais à celles « portées par les habitants lors des assemblées générales des conseils de quartier, ou au travers des courriers ou des appels téléphoniques reçus à la mairie ». C’est ce qu’indiquait en préambule Emmanuel Damato, directeur général adjoint prévention et sécurité de la Ville. Aux côtés du maire, pour animer cette conférence : Marc Cimamonti, procureur de la République de Lyon, Lucien Pourailly, directeur départemental de la sécurité publique du Rhône, et la commissaire de police de Vénissieux, Vanessa Mazière-Pancrazi.
Michèle Picard, qui a choisi, au sein de l’équipe municipale, de gérer elle-même la question de la sécurité plutôt que de la déléguer à un adjoint, a d’abord rappelé ce qui fonde la politique de la Ville en la matière : « Un travail important est réalisé avec tous nos partenaires. J’en profite pour les remercier de leur présence aujourd’hui. Elle témoigne de leur engagement à nos côtés, tout au long de l’année, dans cette lutte quotidienne. […] C’est un travail partenarial exemplaire qui nous a permis de venir quasiment à bout du marché parallèle sur le plateau des Minguettes, après deux années d’efforts intenses de tous les acteurs engagés sur ce dossier. Mais c’est un chantier permanent, et il ne faut pas relâcher nos efforts. »
Michèle Picard a par ailleurs affirmé à plusieurs reprises « qu’il n’y a pas de zone de non-droit à Vénissieux ». Et s’est félicitée des résultats de la vidéo verbalisation. Expérimentée en mai, lancée en juin, elle a abouti à près de 400 verbalisations en matière de stationnement et de circulation.
« Dénoncer un délinquant, c’est protéger la société »
Tour à tour, les différents intervenants se sont attachés à rappeler quelques principes élémentaires du droit français… et du bon sens. Le procureur de la République a ainsi souligné qu’une procédure doit se baser sur des éléments factuels : « L’absolue nécessité est de savoir si l’on a la preuve de l’infraction ». Des preuves, indispensables, qui nécessitent des témoignages : « Témoigner, ce n’est pas de la délation, comme au temps de Vichy où l’on dénonçait les Juifs parce qu’ils étaient Juifs, a martelé le directeur départemental de la sécurité publique. Dénoncer un délinquant, c’est protéger la société. » Le maire a également indiqué que « si la police municipale n’enquête pas et n’intervient pas dans le champ des stupéfiants, elle peut toutefois faire appel au besoin à un Officier de police judiciaire (OPJ). »
Reste, comme l’observait la commissaire de police, que « le temps judiciaire n’est pas le temps citoyen ». Le démantèlement d’un réseau de stupéfiants peut prendre des semaines. Les habitants doivent en avoir conscience.
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