C’est l’une des annonces phares du Grand Rendez-Vous de la Ville. Mercredi, à la salle Joliot-Curie, Pierre-Alain Millet, adjoint au logement, au développement durable et à l’énergie, a lancé officiellement la seconde mouture de l’Agenda 21. Baptisé « Vénissieux 2030, humaine et durable, solidaire et citoyenne », il est basé sur trente actions, réparties en cinq enjeux.
« C’est un travail basé sur des actions concrètes, sur des sujets qui font l’objet de grands débats. Si la Cop 21 a été un grand succès médiatique, elle n’a pas changé grand-chose à l’évolution des émissions de carbone de la Terre. On est toujours dans une situation où un Français émet deux fois moins de carbone qu’un Allemand, et trois fois moins qu’un Américain, a-t-il avancé. Cependant, nous décidons d’agir. Nous pouvons intervenir sur l’usage que l’on fait de l’énergie pour se déplacer, se chauffer, se loger, manger ou acheter des biens. »
En 2011, lors du lancement du premier Agenda 21, Vénissieux s’était engagée à réaliser une centaine d’actions, articulées autour de 47 enjeux. Six ans plus tard, 48 actions ont été menées à terme, et 41 sont toujours en cours. Un travail important sur le réseau de chaleur a ainsi permis d’augmenter de manière significative la part des énergies renouvelables utilisées par les Vénissians. De même, des actions sur la gestion des déchets, les espaces verts, la mobilité ou l’énergie ont abouti à une baisse sensible des émissions de gaz à effet de serre (GES). Les services municipaux ont fait preuve d’exemplarité. Entre 2010 et 2015, ils ont produit 24 % de GES en moins. Cette baisse est encore plus flagrante si l’on resserre l’observation sur le seul réseau de chaleur, où la diminution atteint 60 % entre 2010 et 2014 ! Dans un autre registre, la Municipalité a augmenté de 75 % la part de ses déchets triés et valorisés.
Pour la période 2017-2022, la nouvelle version de l’Agenda 21 fera la part belle à « un développement humain et durable harmonieux, économe en ressources naturelles, et à forte dimension solidaire et citoyenne ». Son enjeu sera de « donner une plus grande visibilité aux actions à caractère social et économique, pour mieux inscrire les actions environnementales dans les urgences sociales ». Pour Pierre-Alain Millet, il s’agit toutefois de garder les pieds sur terre, dans une ville où la crise économique dicte souvent sa loi. « Les discours sur les bons gestes et les urgences environnementales se heurtent durement à la réalité des fractures sociales, de la précarité et de la pauvreté […] Il faut donc poser les questions environnementales dans le cadre des réalités sociales que nous connaissons bien. »