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boostHEAT, la petite boite qui monte, qui monte…

La start-up nîmoise a emménagé à Vénissieux il y a un an. Elle produira, d’ici l’été, des chaudières thermodynamiques innovantes. Depuis le début, boostHEAT bénéficie d’un fort soutien de Bosch, dont elle occupe une partie du site et dont elle s’est engagée à reprendre des salariés licenciés. Le point avec Luc Jacquet, co-directeur général de la société.

La start-up boostHEAT s’est installée à Vénissieux il y a un an. Elle fabriquera, l’été prochain, des chaudières thermodynamiques innovantes. À l’issue d’un accord avec Bosch, boostHEAT recrute prioritairement parmi les ex-salariés de Bosch Diesel et de Sillia VL. Le point avec Luc Jacquet, co-fondateur et co-directeur général de boostHEAT.

Luc Jacquet (à droite sur la photo) et Jean-Marc Joffroy, co-fondateurs et co-DG de boostHEAT

Un an après votre arrivée à Vénissieux, où en est boostHEAT ?
Nous poursuivons notre montée en charge selon le calendrier prévu. Sur le volet industriel, nous constituons nos équipes pour installer la ligne de montage et la production elle-même. Notre équipe commerciale est, elle aussi, en cours de constitution. Sur le volet financier, les signes d’intérêt et de confiance se multiplient, avec l’entrée au capital de Fluxis (opérateur belge de gaz naturel NDLR) en décembre dernier, et les récents soutiens financiers de Total et de la Banque publique d’investissement BPIfrance. Nous disputons à la fois une course d’endurance et une course contre la montre, pour arriver sur le marché avec un produit révolutionnaire mais abouti.

Quelle est la date prévue pour lancement de la production et de la commercialisation ?
Nous réaliserons des pré-séries en janvier – février 2018, pour un lancement en production en juin – juillet 2018. L’essentiel est d’avoir une croissance maîtrisée, raisonnable, pour installer durablement une entreprise innovante.

Vous vous êtes engagé à embaucher 50 ex-salariés de l’unité diesel de Bosch France, en plusieurs étapes jusqu’en 2018. Avez-vous réalisé les 20 embauches programmées pour 2017 ?
Nous avons concrétisé 16 recrutements, mais l’année n’est pas finie et nous avons identifié d’autres embauches possibles d’ici décembre. Nous recherchons d’autres techniciens chauffagistes, par exemple.

Vous êtes toujours sur l’objectif d’une centaine de salariés courant 2019 ?
Nous nous adapterons à notre carnet de commande, dans un sens comme dans l’autre.

C’est l’exemple de Sillia qui vous conduit à être aussi prudent dans vos annonces ?
Non, c’est la stratégie des fondateurs de l’entreprise. Nous privilégions une montée en charge progressive, pour tenir dans la durée. Ça ne nous intéresse pas de faire un coup d’éclat qui serait éphémère. Nous sommes convaincu d’avoir une pépite, nous prendrons le temps de la tailler pour avoir un diamant à l’arrivée !

Trouvez-vous localement les compétences que vous recherchez ?
La qualité du personnel trouvé à Vénissieux va au-delà de nos attentes et nous rend très sereins sur la réussite de notre programme industriel. Il y a des gens très compétents parmi les anciens salariés de Robert Bosch et de Sillia, que nous avons intérêt à capter car il partage notre culture industrielle. Nous recevrons bientôt les ex-Sillia, pour leur présenter notre projet, notre produit, le calendrier, les emplois à pourvoir…

Pour faciliter le reclassement des salariés de son ancienne unité diesel et de Sillia, Bosch attribue à leurs nouveaux employeurs une prime de 6.000 € par personne. Une somme portée à 10.000 € spécialement pour boostHEAT, dès que le seuil de 50 salariés sera franchi. Vous pourrez bénéficier également des fonds de la convention de revitalisation du bassin d’emploi, une « cagnotte » de 300.000 €. Allez-vous profiter de ces opportunités ?
Nous ne sommes pas des chasseurs de prime ! Ce qui nous amène à engager une personne, c’est son adéquation à notre projet. Par exemple, nous avons déjà recruté un ex-salarié de Sillia, comme responsable informatique, avant même l’application de cet l’accord. Vous savez, les effets d’aubaine peuvent conduire à des drames s’ils ne correspondent pas au projet d’une entreprise. Après, c’est vrai que cet accord peut constituer un coup de pouce, un facteur d’accélération pour nos recrutements. C’est un marqueur de plus de la coopération dynamique et très positive entre Bosch et boostHEAT.

Vos chaudières seront destinées aux particuliers ou au chauffage collectif ?
Nous produirons d’abord pour le résidentiel individuel. Après 2019, nous nous tournerons aussi vers le logement collectif, le tertiaire. Lorsque nous aurons montré la qualité de notre produit, les portes s’ouvriront. Pour cela, nous allons rechercher des ambassadeurs de notre marque, en France, en Suisse, en Belgique et en Allemagne.

Vous bénéficiez d’un fort soutien du groupe Bosch, pour votre implantation et votre développement, alors que vous pourriez devenir un concurrent sérieux sur le secteur du thermique, avec un produit plus innovant et plus économe. Est-ce que cela annonce un partenariat plus étroit ?
Oh la, nous avons de grandes ambitions pour notre produit, mais aussi beaucoup de modestie ! Bosch pèse 60 milliards d’euros, et son seul secteur thermo-technologique plus d’un milliard, nous ne sommes pas près de leur marcher sur les pieds ! Nous sommes nouveaux sur le marché, nous aurons des approches marketing différentes.

Quelles sont vos relations avec la Ville de Vénissieux ?
Excellentes. Lors de notre installation, nous avons rencontré Madame Picard, qui nous a présenté la « Charte de coopération Ville-Entreprises », que nous avons signé. Nous tenons beaucoup à nous impliquer au niveau local, et nous voulons nous positionner comme une entreprise citoyenne, à Vénissieux comme ailleurs.

Allez-vous établir des partenariats avec les établissements scolaires voisins, pour lesquels vous pourriez être un débouché ?
Nous entamerons ce travail en 2019, après le lancement de la production et les retours sur la commercialisation. Une chose après l’autre !

Bosch – boostHEAT : incitation à l’embauche
L’accord entre Robert Bosch France et deux des trois organisations syndicales de l’entreprise (CFDT et CFE-CGC), signé le 8 septembre, comporte des mesures d’accompagnement pour ses propres salariés, mais aussi pour les ex-Bosch repris par Sillia en 2014 et récemment licenciés (les 3 ans passés chez le fabricant de panneaux solaires seront intégrés à leur ancienneté Bosch) : 80 000 € de primes supra-légales en moyenne, 40 000 € d’aide à la création d’entreprise, une prime à l’embauche conçue pour inciter boostHEAT à recruter d’ex-Bosch. La PME pourrait aussi être le principal destinataire de la convention légale de revitalisation du bassin d’emploi.
Marc Soubitez (CFDT) se félicite d’un « accord exceptionnel et unique en Europe » et relève des « avancées considérables » obtenues par la négociation, notamment « un dispositif d’accompagnement social et financier exemplaire ».
Pour Kamal Ahamada (CGT), « ce que nous souhaitions, c’est du travail et nous nous sommes battus pour ça. D’ailleurs, l’accord obtenu est le fruit des mobilisations de 2014 pour sécuriser la reprise de Bosch Solar par Sillia. Mais trop de salariés vont rester sur le carreau, car tout le monde ne sera pas repris par boostHEAT, et les primes, ça fond vite ».
Pour Olivier Brouchon (CFE-CGC), « l’accord est satisfaisant, Bosch ayant été très correct. Mais c’est triste au niveau industriel et social quand on se rappelle qu’il y avait 1 000 salariés sur le site il y a 10 ans, et qu’il n’en reste plus qu’une cinquantaine ».

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