Après les 11 milliards d’économies déjà réalisées sous le gouvernement Valls, les collectivités territoriales se préparaient à rester au régime sec, Emmanuel Macron ayant annoncé 10 milliards d’économies supplémentaires d’ici 2022 dans son programme de campagne. Finalement… ce sera 13 milliards. Le président en a fait l’annonce le 17 juillet au Sénat lors de la conférence des territoires, en même temps qu’il promettait de ne pas toucher aux crédits alloués aux collectivités locales en 2018. Mais trois jours plus tard, par décret, le gouvernement annulait 300 millions d’euros… sur l’exercice 2017.
Sur ces 300 millions, 46,5 millions portent sur les actions mises en œuvre dans les quartiers prioritaires. « On nous annonce le retrait sur Vénissieux de près de 45 500 euros, a dénoncé Idir Boumertit, adjoint au maire à la politique de la ville, l’insertion et la formation. Cette baisse met grandement en difficulté plusieurs opérateurs déjà bien fragilisés, notamment par le désengagement de la région. »
Ce décret surprise a été perçu comme un mauvais coup financier par les maires des communes françaises, de droite comme de gauche. D’autant qu’il vient s’ajouter à l’annonce de la suppression de 70 000 postes de fonctionnaires territoriaux, et de l’exonération de 80 % des contribuables de la taxe d’habitation. « Les communes et leurs services publics sont, une fois encore, sacrifiés sur l’autel de l’austérité, au détriment des populations, a réagi Michèle Picard, maire de Vénissieux, dans un communiqué en date du 21 juillet. Notre nouveau président n’a jamais exercé de mandat d’élu local, tout comme bon nombre des députés de sa majorité. Il est urgent que le président de la République cesse de manœuvrer contre les communes, premier échelon démocratique, contre les services publics qui répondent aux besoins de tous les habitants. »
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