Fêtes escales : deux belles découvertes pour finir
La chanteuse turque Gaye Su Akyol et le pianiste franco-libanais Bachar Mar-Khalifé se partageaient la scène du parc Louis-Dupic ce 16 juillet pour la dernière soirée des Fêtes escales.
Déjà, la veille, les hispanophones nous avaient prévenus (merci, Carlos) : les paroles de certaines chansons de Systema Solar, le groupe de cumbia bolivienne, étaient très politiques. La politique était encore au menu de la soirée du 16 juillet, parc Louis-Dupic, avec deux belles découvertes : Gaye Su Akyol et Bachar Mar-Khalifé.
La première est une chanteuse turque toute menue, vêtue d’une cape dorée, d’une tunique noire, d’un pantalon en lamé argenté et de hautes bottes. Les musiciens qui l’accompagnent sont masqués et portent de longues chasubles noires. Si les mélodies sont orientales, la musique est très électrique, rythmée aux accents du rock, ou soudain planante quand Gaye se réfugie dans l’espace parce qu’ici, sur la terre, la situation est critique. Elle se met soudain à haranguer en anglais les journalistes : « N’ayez pas peur d’écrire. Dans un régime fasciste, les journalistes sont en prison. La liberté commence avec des idées ! » Avant de se lancer dans un « Turkish Psychedelic Punk » du meilleur effet. Pour le dernier concert français de sa tournée, Gaye Su Akyol a su capter l’écoute et l’estime d’un public hélas peu nombreux. Certains la connaissaient et chantaient avec elle ses morceaux, lui faisant passer un mot à la fin du concert. D’autres avaient dans les mains son CD « Hologram Imparatorlugu ». D’autres encore la découvraient et s’en félicitaient.
Ceux-là eurent d’ailleurs la même réaction à l’écoute du pianiste et chanteur franco-libanais Bachar Mar-Khalifé. Qui lui aussi tint des propos très politiques. Avant d’attaquer « Kyrie Eleison », chanson qui revendique « une paix interconfessionnelle », il regarde vers les cieux : « Ô Seigneur, prends pitié, épargne-nous, accorde nous cette dernière prière et… laisse-nous tranquilles ! » Plus tard, c’est une autre chanson qu’il dédie « à tous les réfugiés qui arrivent en Europe et vont nous apporter de belles choses ».
Bachar Mar-Khalifé et son groupe produisent une musique qui s’écoute. Elle n’est pas festive, pas dansante et peut-être pas non plus appropriée pour un festival où les gens sont debout, prêts à sauter en l’air au moindre riff de guitare. C’était ambitieux de le programmer ici — alors que sa place est sans doute davantage à Jazz à Vienne ou à Fourvière —, d’autant plus ambitieux que la découverte de cet artiste fut belle.
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