En dix-huit mois, c’est la cinquième. Une nouvelle bombe datant de la Seconde Guerre mondiale a été découverte le 14 juin sur un chantier de l’avenue Jacques-Duclos, en face du stade Laurent-Gérin. L’engin, qui contenait environ 250 kg d’explosifs, avait alors été enterré sous plusieurs mètres de terre par le service déminage de la Sécurité civile. Ne restait plus qu’à le neutraliser et à le détruire.
Mais avant tout, face à l’éventualité d’une explosion, il fallait mettre la population à l’abri. Deux périmètres de sécurité ont été établis ce mardi matin. Le premier, d’un rayon de 150 m autour de la bombe, a concerné environ 900 habitants. Ces derniers ont dû quitter leur domicile au plus tard à 7h30, en veillant à fermer les volets et laisser les fenêtres ouvertes. Une navette TCL, positionnée à l’arrêt de bus Coblod/Saint-Exupery, a permis à une vingtaine de personnes de se rendre à un point d’accueil organisé en mairie, l’accès au quartier étant totalement interdit. Dans le second périmètre – entre 150 et 500 mètres de l’engin, les résidents avaient le droit de rester confinés à l’intérieur des bâtiments, volets clos mais fenêtres ouvertes.
« Dès 7h30, les accès ont été bloqués. En attendant que l’évacuation soit complète, nous avons déterré et remis à jour la bombe, raconte un démineur. Vers 9h15 , on l’a sortie et on l’a mise dans un grand trou confectionné hier. Ce dispositif permet d’éviter que, en cas d’accident, les bâtiments et maisons avoisinants soient impactés. Nous avons alors procédé au désamorçage, en dévissant le mécanisme avec une clef à grip. A 9h40 la fusée était retirée. Ensuite, on a détruit le système d’amorçage ». Une petite surprise attendait toutefois les agents. « On a retrouvé les débris d’une autre bombe qui a explosé sur le site le jour du largage. Celle-ci, contrairement à l’autre, a fonctionné », sourit l’un d’eux, exhibant des morceaux de ferraille rouillés particulièrement tranchants. Vers 10h15, les sirènes de la ville retentissaient deux fois, signe que tout était rentré dans l’ordre… et que les accès au quartier étaient rétablis. Quant à la bombe, ou ce qu’il en restait, elle a été transportée sur un terrain militaire pour être détruite.
L’opération a nécessité le concours de plus de deux cent personnes : CRS, police nationale, police municipale, dispositif tranquillité, tout cela en lien avec les bailleurs. « C’est un dispositif lourd à mettre en place, et qui a nécessité de nombreuses réunions préparatoires pour que les différents protagonistes puissent s’organiser, précise le commissaire Mazière, du commissariat de Vénissieux. Mais il nous permet de ne faire courir aucun risque à la population. Et c’est le cinquième que l’on met en place depuis un an et demi. Nous avons maintenant une certaine expérience ».