À la Mission locale, on accompagne de manière globale les jeunes déscolarisés de 18 à 25 ans. L’aide apportée, gratuite, concerne le logement, la formation, l’emploi ou encore la santé. En 2016, 902 jeunes s’y sont inscrits pour la première fois, ce qui porte à 2 792 le nombre de personnes suivies, pour des parcours d’une durée moyenne de 30 mois. À l’occasion de l’assemblée générale, nous avons rencontré Martial Guiguet et Mathilde Burgy, directeur et directrice adjointe.
Que faut-il retenir de l’exercice 2 016 ?
Martial Guiguet : L’année a été plutôt bonne en matière d’emploi. La situation du logement est toujours aussi complexe, et les problématiques de santé toujours aussi présentes. Nous avons aussi de vives inquiétudes concernant la formation. Tout cela nous renvoie au fondement des Missions locales, c’est-à-dire la prise en charge globale des besoins des jeunes. Dans un autre registre, je retiendrai la mise en place de la Garantie jeunes. Chaque mois, 15 nouveaux jeunes bénéficient pendant quatre semaines d’un certain nombre d’actions, à demeure dans nos locaux, et bénéficient ensuite d’un suivi d’un an.
Qu’avez-vous constaté sur le front de l’emploi ?
MG : Les chiffres sont meilleurs que ceux de l’an dernier. En 2015, 555 jeunes avaient accédé à un contrat d’emploi, contre 623 cette année. Cela représente 757 contrats de travail en tout : des CDI, CDD, intérim et contrats aidés. Mais ce sont surtout les CDD qui remontent, alors que les contrats aidés sont en phase de stabilisation.
Comment expliquez-vous cette amélioration ?
Mathilde Burgy : Quand on est arrivé au fond de la crise, on ne peut que remonter ! Mais il faut bien voir que les jeunes de la Mission locale sont toujours les premiers à être touchés par les effets des crises économiques, et les derniers à bénéficier de la reprise.
Les jeunes que vous accompagnez sont-ils en situation précaire ?
MG : De plus en plus. 78 % sont identifiés comme sans aucune ressource, c’est le plus gros pourcentage depuis dix ans. De plus, 75 % d’entre eux – contre 72 % l’an dernier – n’ont pas le permis de conduire. Et 31 % habitent dans un hébergement précaire, un chiffre en augmentation de 3 %. Ajoutez à cela des problématiques de santé récurrentes, avec des personnes qui ne bénéficient ni de la médecine scolaire, ni de la médecine universitaire, ni de la médecine du travail. Pourtant, les seuls financements qui nous permettent d’organiser des actions de santé, ceux de la région, sont en baisse constante.
Vous semblez inquiets des perspectives de formation. Pourquoi ?
MB : Un peu plus de 60 % de notre public ne possède aucune certification professionnelle. Nous devons donc travailler sur la formation. Mais nous avons constaté cette année un véritable désengagement de la Région sur ce point. En 2016, 63 jeunes ont accédé à une formation qualifiante, contre 130 en 2014…
MG : Trois postes de chargé de mission ont sauté dans les missions locales du Rhône, faute de financement. Les cinq contrats territoriaux emploi formation ont été supprimés. Ont été supprimés aussi des coutils comme les bilans de compétences, les mini-stages, les évaluations en milieu de travail ou les stages d’expérience professionnelle. 150 jeunes sont concernés à Vénissieux ! Et parallèlement à cela, l’offre de formation professionnelle a baissé de 30 %. C’est un choix politique, alors que la formation est un vrai levier pour l’insertion.
Contact : 04 72 89 13 30 ou www.mission-locale-de-venissieux.fr