Approuvé en décembre dernier par le comité syndical du Sytral (l’autorité organisatrice des transports en commun), validé début mars par le conseil de la Métropole, le PDU planifie l’organisation des déplacements dans l’agglomération à l’horizon 2030. Il était soumis, lundi, à l’approbation du conseil municipal.
Hormis le FN qui s’est abstenu, tous les groupes ont donné leur aval à ce document. Ou plutôt à la version vénissiane, qui pointe la nécessité de plusieurs améliorations.
Si le PDU a bien pour objectif de réduire la place de la voiture au profit des déplacements en transports en commun, à vélo et à pied ; localement, on juge ces orientations timorées. « Nous souhaitons que différents points soient ajoutés », a indiqué Sandrine Perrier (EELV), adjointe au maire en charge des déplacements urbains. Ces ajouts portent notamment sur le développement du rail, des axes forts de transports en commun et des parcs relais.
« Je trouve que le PDU manque cruellement d’ambition », a ainsi souligné le maire. L’une des principales exigences vénissianes porte sur la création d’un nouveau parc relais au sud de la commune, qui serait relié à la Gare de Vénissieux, et qui permettrait de capter les usagers en provenance de Mions, Corbas, du Val d’Ozon… Michèle Picard a également rappelé la volonté de faire du boulevard Laurent-Bonnevay « un axe apaisé avec une ligne de mode doux pour gommer cette vraie fracture territoriale ». Et insisté sur la nécessité de tarifs plus incitatifs dans les transports en commun pour les familles à revenus modestes.
L’enjeu du rail
Pour Vénissieux, l’enjeu du rail mériterait aussi d’être mieux considéré. « Si tous les trains en provenance de Grenoble s’arrêtaient à la gare locale, observait le conseiller municipal Aurélien Scandolara (PCF), cela permettrait aux usagers d’avoir une entrée sud sur l’agglomération, et aux habitants de Vénissieux et Saint-Priest de gagner plus facilement le centre de Lyon. Cela pourrait se traduire comme une ligne de RER. »
Les élus du centre et de la droite ont déclaré « s’accorder » avec ces remarques. Christophe Girard, le leader du groupe, a toutefois regretté que « le déclassement de l’A6-A7 soit seulement évoqué et non pas traité comme un des éléments structurants et déterminants de ce plan de déplacements. Nous savons tous combien nous avons à craindre que l’Est lyonnais fasse les frais de ce déclassement. » Le maire l’a assuré que cette observation serait intégrée au rapport.
Les élus écologistes, bien que « ravis que ce PDU intègre des objectifs ambitieux de répartition modale en matière de modes actifs (N.D.L.R. : déplacements à vélo et à pied) », auront au final été les plus critiques. « Ce projet de PDU nous inspire quelques réserves, en plus de celles émises par la Ville », a expliqué Gilles Roustan, qui a émis le souhait d’aménagements supplémentaires en faveur du vélo, de meilleures possibilités de rabattement en transport en commun vers les stations de métro, et surtout réaffirmé sa « ferme opposition » aux projets d’autoroute A45 et d’Anneau des Sciences, jugés « incompatibles avec les objectifs fixés par la COP21 ».