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Pied à pied, les migrants reprennent pied

Une centaine de migrants vivent à Vénissieux dans deux centres d’accueil et d’orientation (CAO) gérés par l’association Habitat et Humanisme : l’un à la Baraka, avenue d’Oschatz ; le second à la résidence intergénérationnelle La Roseraie, boulevard du 11-Novembre.

 

Au mois d’octobre dernier, la « jungle » de Calais était démantelée et les migrants acheminés dans des centres d’accueil et d’orientation (CAO). Une centaine d’entre eux vivent à Vénissieux, répartis dans deux centres gérés par l’association Habitat et Humanisme : une vingtaine d’Afghans à La Baraka, avenue d’Oschatz ; et soixante-quinze autres à la Résidence intergénérationnelle La Roseraie, pour la plupart originaires du Soudan, du Tchad, de Libye et d’Érythrée, essentiellement des hommes.
« Une convention a été signée entre la préfecture et le propriétaire de La Roseraie jusqu’en juin 2017, précise Victor, coordinateur de CAO. C’est l’État qui paie le loyer. » Les migrants vivent dans une aile de l’établissement. Cinq mois après leur arrivée, ils sont toujours dans les démarches administratives. Certains, ont déjà le statut de réfugié. D’autres poursuivent les procédures lancées à Calais. Et beaucoup n’avaient encore ouvert aucun dossier. Une équipe de salariés d’habitat et d’Humanisme est présente sur place toute la journée pour les assister.
Parmi les migrants, Esrom, 27 ans, en France depuis le 6 février 2012. Toute sa famille vit en Érythrée. « J’étais étudiant, j’ai dû rejoindre l’armée. En la quittant je savais que je n’avais pas d’autre choix que de partir de mon pays. » Première étape en Libye où il vit deux ans, puis c’est la traversée pour Italie sur un petit bateau. « Nous étions une centaine, avec des femmes, des enfants. » De l’Italie, il rejoint Paris, puis Calais. « J’ai décidé de venir à Lyon. C’est une grande ville. J’ai le statut de réfugié, j’apprends le français. J’ai décidé de vivre en France, j’aime ce pays. »

Bénévoles et habitants du quartier en soutien

À ses côtés, Mohammed, 32 ans, en France depuis février 2 010. Opposant politique au Tchad, il a dû s’enfuir. « Je suis arrivé à Paris en avion. » Mohammed avait à l’époque un seul objectif : « aller à Calais pour traverser en Angleterre. J’ai essayé plusieurs fois mais toutes mes tentatives ont échoué. J’ai vécu plusieurs années sans papier, j’ai été arrêté par la police des frontières. Heureusement mon avocat m’a sorti de là ! Le 8 avril dernier, j’ai enfin obtenu le statut de réfugié. Habitat et Humanisme a fait beaucoup de choses pour moi. Depuis que je suis ici j’apprends à revivre. Mon père a fui le Tchad, mais ma femme, ma mère et un de mes fils y sont encore. J’aimerais que ma femme puisse venir, j’ai perdu mon second fils, il avait 7 ans. »
Les résidants meublent comme ils peuvent les journées. Dans la cour de La Roseraie, une table de ping-pong, un panneau de basket et des ballons de foot offrent quelques distractions. Des bénévoles sont également présents sur les deux sites. Ils proposent des ateliers d’expression créatrice, de cuisine, des cours de soutien… Certains migrants se sont inscrits pour assister à un spectacle à la Maison de la danse, d’autres pour visiter le parc de Parilly ou le quartier de La Confluence.
« Nous avons aussi reçu le soutien des habitants du quartier, souligne Victor. Ils sont venus spontanément pour voir ce que nous faisions et proposer parfois de l’aide ! »
Un élan de solidarité indispensable pour ces migrants qui ne peuvent compter que sur l’Allocation pour demandeurs d’asile (ADA), d’un montant de 6,80 euros par jour. Encore faut-il au préalable qu’ils soient reconnus réfugiés politiques.

Photos : Raphaël Bert.

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