En parallèle, une campagne spécifique contre le harcèlement sexiste dans les transports a été lancée fin janvier. « Une main baladeuse, un pied en prison », « Il agit en prédateur, nous réagissons », « A se frotter, on se fait piquer ! » Cinq visuels différents et un même slogan repris au-dessus de chacun : « Tout le réseau fait bloc face au harcèlement sexiste ». Cette communication engagée, qui informe les victimes et interpelle les agresseurs, a frappé les esprits des utilisateurs en prônant la solidarité. Initialement prévue jusqu’à la date emblématique du 8 mars, elle a d’ailleurs été prolongée d’une quinzaine de jours, au moins. Et ces affiches colorées ont, elles aussi, été créées suite aux préconisations de ces fameuses ambassadrices qui ont jugé nécessaire qu’une telle campagne soit mise en œuvre.
Mais ces ambassadrices, qui sont-elles ? Dans le cadre du plan de lutte contre les violences faites aux femmes, le Sytral et son délégataire Keolys Lyon ont lancé depuis 2015 des marches exploratoires, menées par de petits groupes de femmes invitées à réaliser un diagnostic de terrain dans des lieux où réside un risque ou un sentiment d’insécurité.
« Ce projet entre dans une démarche participative, précise Sandra Bernard, responsable sécurité au Sytral. Les ambassadrices sélectionnées deviennent les actrices de leur propre sécurité. Nous sommes pleinement dans notre mission de service public. Il s’agit d’un véritable enrichissement mutuel puisque, grâce à leur regard extérieur, nous permettons aux femmes de se réapproprier les transports en commun, en favorisant leur liberté de circulation. »
Des marches pour trouver des solutions concrètes
Concrètement, les marches fonctionnent selon quatre grandes étapes. La phase de préparation : les ambassadrices sont sélectionnées et apprennent à travailler en groupe. La réalisation des marches : effectuées de jour comme de nuit, elles permettent aux participantes, accompagnées d’un cabinet d’audit, du Sytral et de Keolys, de poser leur diagnostic. « On leur demande d’être attentives à l’intérieur des bus, aux arrêts et à leur environnement, au trajet qu’elles effectuent pour atteindre ces arrêts et aux raisons qui les poussent à choisir ce trajet plutôt qu’un autre », poursuit Sandra Bernard. L’analyse et les propositions : devant un groupe d’experts (composé du Sytral, de Keolys, du cabinet du préfet délégué à la défense et à la sécurité, de la délégation aux droits des femmes et à l’égalité, d’un représentant de la commune, etc.), les ambassadrices sont ensuite invitées à présenter des propositions concrètes qui permettront d’améliorer leurs déplacements. Le suivi des recommandations et les préconisations : après analyse du rapport, l’échange se poursuit avec les experts pour que les ambassadrices soient aussi impliquées durant le processus des travaux d’aménagement, s’il y en a.
« L’objectif des marches, conclut la responsable sécurité, c’est de trouver ensemble des solutions concrètes. Un retour sur le terrain est possible pour trouver la réponse la plus adaptée à un problème donné. » Suite au travail et à l’engagement des ambassadrices de la ligne 7, cinq bus récents ont été mis en service, des travaux d’éclairage public ont été entrepris, les conducteurs ont été sensibilisés à la prise en compte de la sécurité du public féminin, etc.
Et le Sytral poursuit sa politique de lutte contre les violences faites aux femmes, en éditant ce 8 mars un guide pratique (disponible dans les agences du réseau) qui revient sur la définition du harcèlement sexiste et les textes de lois associés, les démarches pour porter plainte, les comportements à adopter face à une situation d’agression pour les victimes et les témoins, les numéros d’urgence, etc. Afin que les femmes se sentent toujours plus en sécurité dans les transports en commun.
Pour postuler en tant qu’ambassadrice de la ligne C12, un formulaire d’inscription est accessible sur le site www.sytral.fr
NICOLAS
9 mars 2017 à 17 h 59 min
Lutte conte le harcelement sexiste: SYTRAL