« Je ne pensais pas que cela puisse m’arriver », souffle Sophie Rey. Depuis trois jours, cette jeune maman de trois enfants se retrouve quasiment « à la rue », depuis que son appartement de la rue Jules-Guesde a été envahi par des punaises de lit.
« Nous n’avons pas de point de chute dans la région. Ce vendredi soir, nous allons encore dormir chez des voisins. Mais ça ne peut pas durer, explique-t-elle d’une voix brisée par l’émotion. On nous dit d’aller dormir à Lyon dans des foyers pour SDF. Mais je ne vais pas emmener mes enfants là-bas, c’est hors de question. Alors je fais quoi ? » Pendant ce temps, la cadette, âgée d’à peine trois ans, essaie de ne pas gratter les multiples boutons qui recouvrent ses jambes.
Un traitement aux effets indésirables…
Aux dégâts causés par ces hôtes indésirables et suceurs de sang semblent s’ajouter les effets, plus inquiétants encore, d’un insecticide pulvérisé à titre préventif dans l’appartement par une société lyonnaise d’hygiène et d’entretien. L’ainée des enfants, âgée de neuf ans, en serait victime : l’état de ses lèvres (sèches, douloureuses, et présentant plusieurs lésions) correspond aux effets indésirables du produit.
Retour mi-décembre. Mme Rey reçoit la visite d’un technicien d’une entreprise de nettoyage mandatée par le syndic, la Centrale Immobilière. » On nous avait informés que les appartements allaient être traités à titre préventif contre les punaises. Il était aussi écrit que le produit n’était pas dangereux », précise-t-elle. Mais les choses vont se révéler moins simples…
… et inefficace !
« Dès le début, j’ai été surprise. Le technicien portait des vêtements de protection, des lunettes et des chaussures de sécurité. Je lui ai demandé si le produit était nocif, il m’a dit que non. Nous avons donc réveillé la cadette qui faisait la sieste. Il a pulvérisé le produit sur toutes les boiseries de la maison, et elles très sont nombreuses. Puis il est reparti et ma fille s’est recouchée. »
Un mois plus tard, l’un de ses collègues revient pour une seconde pulvérisation. Mais en apprenant que des enfants vivent dans l’appartement, ce dernier refuse de pulvériser le produit et tourne les talons. « Là, j’ai commencé à m’inquiéter, mais nous n’avions encore rien remarqué de particulièrement alarmant. Sauf que, pendant des semaines, tout le monde a dormi à côté du bois traité par le produit », se souvient Mme Rey. Le 14 février, elle est réveillée par son conjoint en pleine nuit. Il s’est » fait piquer par une bestiole ». C’est une punaise de lit. Qui n’est pas seule : le matelas est colonisé par les insectes et souillé par leurs déjections. Les trois enfants aussi ont été piqués par ces envahissants hétéroptères.
Trois jours plus tard, la famille navigue toujours à vue, entre démarches administratives ou médicales, et recherche de logement. S’ajoutent à cela quelques soucis financiers, et la sensation de se retrouver bien seule dans l’épreuve. « On n’a pas les moyens de se payer l’hôtel tous les soirs. Nous avons aussi perdu de nombreuses affaires. Tout ce qui ne peut-être bouilli doit être jeté ! », fulmine Mme Rey. Qui conclut dans un sanglot : « C’est incompréhensible de se retrouver dans cette situation, où personne ne peut faire quelque chose pour nous ».
Note : ce vendredi, nous avons tenté de joindre sans succès la régie et la société de nettoyage. Nos colonnes leurs sont ouvertes, afin qu’ils puissent donner leur version des faits.
ziga
18 février 2017 à 18 h 20 min
J’ai eu le même problème , malheureusement même avec les traitements c saletés ne partent pas, ça s’atténue selon les périodes MAIS CA NE PART PAS !!!! J’ai du démménager en urgence car on ne dormais plus on avait le ventre noué à chaque fois qu’il fallait dormir , bon courage à cette famille et à tout ceux qui en subissent.
Fadella
18 février 2017 à 1 h 47 min
Une famille complète à la rue en 2017 non c’est inhumain vraiment il faut que la municipalité fasse quelque chose
Blandine
17 février 2017 à 22 h 15 min
Mais comment peut on laisser cette famille à la rue !! C est incompréhensible surtout qu il y a des enfants !!!aidez cette famille
Douadi
17 février 2017 à 21 h 36 min
C’EST une horreur de laisser une famille dans une telle galère