Créé par Bernard Vermez, Maurice Boyer et son épouse au sein de la cellule Pierrallini, le salon des artistes du Moulin-à-Vent organisait, ce 4 février, son 19e vernissage au centre social. Venant du quartier et parfois de plus loin, peintres, sculpteurs et photographes montraient un talent de plus en plus affirmé. De ce « rendez-vous devenu incontournable », le maire Michèle Picard saluait la qualité. « L’art et sa pratique permettent l’éveil du regard, de la pensée. Ils sont un moyen de se connaître, se construire. » Et de rappeler que, « dans une actualité de plus en plus violente », il convenait de « chercher les recettes d’un monde pacifié ».
Michèle Picard insistait ensuite sur la volonté de Vénissieux d’agir au niveau des arts plastiques. « Nous maintenons le 1% artistique qui permet, lors de la construction de nouveaux bâtiments, de consacrer 1% du budget à une œuvre d’art, alors que beaucoup de villes l’ont abandonné. Nous possédons une collection municipale de près de 500 œuvres. Et l’espace d’arts plastiques Madeleine-Lambert fait régulièrement la promotion de jeunes artistes encore méconnus. »
La veille au soir, ce même espace avait inauguré sa nouvelle exposition construite à partir d’une quinzaine d’œuvres acquises par la Ville, en dialogue avec des inédits et des prêts extérieurs. Visible jusqu’au 29 avril, « Comme les chutes d’eau déjà tremblent dedans la source » réunit les travaux de seize artistes : Bertille Bak, Yves Bélorgey, Zoé Benoît, Alain Bernardini, Matt Coco, Cécile Dupaquier, Anne-Valérie Gasc, Juliette Goiffon & Charles Beauté, Suzanne Husky, Karim Kal, Camille Llobet, David Posth-Kohler, Ernesto Satori, Efrat Shvily et Mirjana Vodopija.
Bayrem Braïki, adjoint à la culture et aux finances, en profitait pour signaler l’augmentation de fréquentation de cet espace Madeleine-Lambert situé dans la Maison du peuple. « Nous voulions, expliquait ensuite Xavier Jullien, directeur de l’espace, travailler à partir de la collection municipale et élargir le regard en invitant quelques-uns des artistes à présenter d’autres œuvres, tel le vase de Suzanne Husky , sur lequel des CRS masqués se cachent dans le décor. »
De la forme explosée au sol, signée Matt Coco, à l’enseigne vide de David Posth-Kohler, de la photo de la grotte — celle où Cervantes, prisonnier à Alger, s’était caché — de Karim Kal aux vitrines de Zoé Benoît, de la peinture hyperréaliste d’un immeuble vide d’habitants d’Yves Bélorgey au « grand module ouvert » de Cécile Dupaquier, il sera inutile de préciser combien la création contemporaine peut prendre de multiples formes, de multiples significations et susciter de multiples émotions.
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