“Nous sommes déjà impatients de revenir à La Glunière.” Le 3 novembre 2015, Robert Benoni, truelle à la main, faisait part de son émotion, clôturant ainsi la pose de la première pierre de la résidence Glunière. Autour de l’endroit où il se trouvait avec les élus, 22 maisons allaient être construites, pour accueillir les 22 familles de la communauté des Gens du voyage qu’il représente. 22 familles qui, durant trois décennies, ont vécu dans des caravanes et des mobile-homes sur ce terrain de La Glunière, en bordure du boulevard Jodino, au sud de la ville.
Aujourd’hui, le chantier est achevé et les familles pourront y emménager au mois de mars. Ce sera la fin d’un projet lancé par la municipalité en décembre 2013. Sur ce terrain de 5 084 m2, les maisons occupent une surface de 1 558 m2. Les logements, du T2 au T5, ont été conçus pour limiter les charges de leurs futurs occupants. Chacun d’eux est ainsi équipé d’une chaudière à granulés de bois et d’un ballon d’eau sanitaire thermodynamique. Ils disposent en outre d’un espace de stationnement pour un véhicule et une caravane, ainsi que d’une terrasse, d’un jardin privatif et d’un abri de jardin.
Pour mener à bien ce dossier, la Ville s’est associée à l’Association régionale des Tsiganes et de leurs amis Gadgé (Artag), à la Métropole et au bailleur Est Métropole Habitat, qui gèrera la résidence. Le budget global du projet est de 4,1 millions d’euros. La Métropole y contribue à hauteur de 738 000 euros, tandis que l’État apporte 317 000 euros, la Ville 497 000 et Est Métropole Habitat 484 000. Le reste de l’opération est financé par un prêt de 2,1 millions, contracté auprès de la Caisse des dépôts et consignations.
Un nouveau départ
Tout au long du processus, les familles ont eu voix au chapitre. L’Artag a été mandatée pour recueillir les besoins des futurs habitants en termes d’usages et d’habitudes de vie. L’association a établi avec eux la typologie des résidences en fonction de la composition des ménages, de leurs moyens et de leurs compatibilités de voisinage. Ce qui a permis, par exemple, de prendre en compte la problématique de la circulation des caravanes dans l’espacement entre les maisons.
“C’est un travail de longue haleine avec les familles. Au début, c’était un peu houleux car les interrogations des habitants étaient nombreuses. Puis, au fil du temps, grâce au travail mené par les associations, dont l’Artag, il y a eu une véritable adhésion des familles au projet”, soulignait en novembre dernier le maire, Michèle Picard, lors de la visite du territoire Pasteur/Monery/Max-Barel.
En attendant la livraison des maisons, toutes les familles ont fait l’objet d’un relogement provisoire pendant environ dix-huit mois. Douze sont parties vivre sur des aires d’accueil pour Gens du voyage situées à proximité, huit ont été installées dans des logements sociaux tandis que les deux dernières ont été hébergées par des proches.
Mais cette période s’est révélée plus difficile que prévu. “Sur l’ensemble des 22 familles, une quinzaine a rencontré des difficultés de logement. Pour ma part, j’ai habité à Bourgoin, à Vaulx-en-Velin, puis finalement à Vénissieux. Pas évident de travailler dans ces conditions… Vivement que ça se termine”, soupire Robert Benoni. Ce que confirment d’autres locataires qui indiquent avoir eux aussi fait face à de telles difficultés. Toutefois, deux familles ont finalement décidé de rester dans leurs logements provisoires.
Toutes les personnes que nous avons contactées sont néanmoins d’accord sur un point : l’emménagement dans leurs nouvelles demeures sera le début d’une nouvelle vie. Une vie sédentaire certes, mais avec la caravane prête à partir… et à revenir.
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