Samedi 14 janvier, le conseil national des Républicains (LR) a validé les investitures dans les quatorze circonscriptions que comptent la Métropole de Lyon et le Rhône pour les élections législatives de juin 2017. La 14e circonscription, celle de Vénissieux*, a été « réservée » à l’UDI, principale formation centriste. Si l’UDI entérine cette répartition, Maurice Iacovella serait candidat titulaire, et Doriane Corsale (LR, adjointe au maire de Saint-Priest) serait sa suppléante. Conseiller municipal vénissian au sein du groupe d’opposition Rassemblement pour Vénissieux, Maurice Iacovella a été investi par l’UDI en septembre dernier et avait lancé sa campagne le 4 octobre au Café de la Paix (photo ci-dessus).
Des réticences
Malgré l’annonce officielle du 14 janvier, l’investiture de M. Iacovella est encore entourée de quelques incertitudes. Localement, d’abord. Gilles Gascon, maire de Saint-Priest et « patron » des LR sur la circonscription, ne semble pas se résoudre à voir sa première adjointe jouer les seconds rôles. Au niveau départemental, ensuite, c’est du côté de l’UDI que ça coince. Dans ses négociations avec l’ex-UMP, le parti centriste réclame au moins une autre circonscription sur les quatorze du département, d’autant plus que la 14e fait figure de fief de gauche (détenue par le PCF puis le PS) difficilement « prenable ». Denis Broliquier, maire UDI du 2e arrondissement de Lyon, parle même de « hold-up » et de « cadeau empoisonné ». Plus diplomate, Maurice Iacovella estime « naturel que chacun exprime son opinion et ses désaccords dans la discussion en cours », même s’il admet, par un bel euphémisme, que « ce n’est pas gagné »…
Un rassemblement à construire
D’une « prudence naturelle », sans doute nourrie de son expérience électorale, Maurice Iacovella se montre toutefois confiant. Selon lui, les représentants LR locaux finiront par se ranger à la décision de leur conseil national. « Si François Fillon veut gagner la Présidentielle puis avoir une majorité parlementaire pour appliquer son programme, il devra s’appuyer sur un large rassemblement. La démonstration a été faite à la Région, où Laurent Wauquiez n’aurait pas gagné sans l’UDI. Ce n’est pas facile pour certains, mais on ne peut plus penser majorité monocolore et recommencer les bêtises du passé . » M. Iacovella fait allusion aux précédentes législatives, où la droite et le centre étaient partis en ordre dispersé et n’étaient pas présents au second tour. « Au sein de l’opposition municipale à Vénissieux, nous avons réalisé une préfiguration du rassemblement qui peut être celui de la circonscription toute entière. C’est à moi de faire ce qu’il faut pour que la mayonnaise prenne complètement. Je me sens capable de conduire ce rassemblement des gens qui veulent changer les choses dans l’Est lyonnais. Je veux incarner une candidature d’engagement et d’action, l’alternative contre les cumulards qui se passent le témoin depuis 60 ans » assène le candidat centriste.
Abstention massive
L’un des enjeux des prochaines législatives sera aussi la mobilisation des électeurs. En juin 2012, l’abstention au second tour avait atteint 52,14 % sur la circonscription… « Je suis persuadé que notre rassemblement suscitera l’intérêt, et qu’il s’inscrira dans la dynamique d’une victoire de François Fillon à la Présidentielle », estime Maurice Iacovella. En attendant, le candidat annonce son retour prochain sur les marchés de la ville.
* La 14e circonscription comprend Vénissieux, Saint-Fons, Corbas, Feyzin, Solaize et une partie de Saint-Priest.