Lors du premier tour de la primaire de la droite et du centre, le 20 novembre, les bureaux de votes vénissians ont comptabilisé 802 votes exprimés, soit 2,7% des inscrits sur les listes électorales. Comme au niveau national, François Fillon y est arrivé en tête, avec 278 voix (34,6%), suivi d’Alain Juppé, qui a recueilli 257 voix (32%), et de Nicolas Sarkozy avec 210 voix (26,1%). L’écart entre les deux premiers candidats est toutefois moins important qu’au niveau national.
Kessi veut y croire
Soutien d’Alain Juppé et animateur du comité « AJ pour la France » Lyon Sud-Est, Mokrane Kessi (LR) s’est félicité « du succès populaire de ces primaires » et estime avoir « fait de ce rendez-vous électoral un succès populaire à Vénissieux et dans la 14e circonscription du Rhône. Nos quartiers ont réagi positivement à ce rendez-vous démocratique important pour notre famille politique et pour le pays. » Il appelle les électeurs de sa famille politique à « faire en sorte que Alain Juppé remporte cette élection. Nous aurons le choix entre une France républicaine, humaniste, progressiste, respectueuse de tous les Français et une France brutale, traditionnaliste et ultra libérale. »
Girard rappelle qu’il y a un second tour
De son côté, Christophe Girard, chef de file de l’opposition de Droite au conseil municipal (divers-droite, non membre du parti Les Républicains), regrette, « au regard de la concentration des votes, que dans ce premier tour des primaires le « vote utile » l’a visiblement emporté sur le vote de conviction. Une fois cela dit, et même s’il est notoire que je sois loin d’être un fervent défenseur du principe des primaires, le processus est désormais engagé. Il est donc maintenant indispensable d’aller jusqu’au bout dimanche prochain, rappelle le conseiller métropolitain. En effet, si la large percée de François Fillon dans les urnes en ce premier tour en fait incontestablement le candidat du consensus pour les Français de droite et du centre, il faut que les électeurs aient bien conscience que c’est seulement le second tour qui fera de lui le candidat aux présidentielles… »
Polémique sur le bureau
Il est au moins un point sur lequel Mokrane Kessi et Christophe Girard s’accordent, ils déplorent tous deux les conditions matérielles du scrutin : difficulté à trouver le lieu de vote (le foyer Paul-Langevin au 13, avenue Marcel-Paul, « local totalement inconnu des Vénissians puisqu’il n’existe que depuis quelques mois », explique M. Girard), difficulté à se garer en centre-ville un jour de marché, exiguïté des lieux (« un seul bureau de vote dans la 3ème ville du département, est-ce bien sérieux ? » demande M. Kessi), listes électorales fournies par la préfecture incomplètes… Le soutien d’Alain Juppé va jusqu’à parler « d’entraves démocratiques », tandis que M. Girard accuse la Ville de « sectarisme ».
Electeurs perdus ?
En moyenne, au niveau national, 6 bureaux de vote « classiques » ont été regroupés pour cette primaire. L’application de ce ratio donne effectivement 4 bureaux de vote pour la primaire à Vénissieux, qui met en place habituellement 28 bureaux de vote lors des élections. Le hic, c’est que les quatre urnes, isoloirs et tables d’émargements étaient regroupés dans le même local d’une soixantaine de m2, qui sert habituellement de salle de réunion (aux conseils de quartier, aux associations…). Un local jugé, après coup, trop peu connu et trop petit par les organisateurs. « Toute la journée, nous avons reçu doléance sur doléance de personnes exaspérées par la difficulté à trouver, puis à se garer, raconte Christophe Girard. Ils étaient tellement nombreux à déclarer que cela avait été le parcours du combattant pour trouver que l’on peut imaginer qu’un nombre significatif d’électeurs ont dû renoncer . »
Un local attribué en juin
Peut-être victimes de leur succès, les organisateurs de la Primaire peuvent-ils vraiment laisser penser qu’ils ne connaissaient pas la configuration du lieu de vote ? Le foyer Paul-Langevin leur a été attribué par la mairie en juin dernier. La Ville avait été sollicitée fin mai par Patrick Verchère, président de commission départementale d’organisation de la primaire dans le Rhône. Son courrier demandait à Vénissieux « la mise à disposition d’un local municipal, dans lequel se déroule habituellement des opérations de vote, d’urnes et d’isoloirs ». Non seulement cette attribution n’avait alors donné lieu à aucune observation, mais Patrick Verchère avait même remercié « chaleureusement » la mairie pour cette mise à disposition de ce local récent et central…
Le second tour a lieu dimanche 27 novembre, au même endroit, de 8 heures à 19 heures. Au moins les votants du premier tour connaissent-ils désormais l’adresse.