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Veninov : rassemblement le 3 novembre devant l’usine

Dénonçant « la supercherie du repreneur Windhager qui n’a tenu aucun de ses engagements », la CGT appelle à un rassemblement public le 3 novembre à 11 heures, devant l’entreprise menacée, et le remboursement des aides perçues.

« Windhager veut partir ? Qu’il rende l’argent et les terrains ! » Cette injonction résume la tonalité des débats de réunion publique qui s’est tenue à la Maison du peuple, le 24 octobre, à l’initiative de l’union locale CGT. Les participants appellent à un rassemblement le 3 novembre à 11 heures devant Veninov, au 2, rue Eugène-Maréchal. L’annonce de la fermeture du site de Veninov par la multinationale autrichienne Windhager, le 6 octobre, et le licenciement de tous les salariés dès le 10 novembre nourri une colère à la mesure de la mobilisation qui avait permis, entre 2010 et 2012, de sauver l’entreprise étranglée par un fond de liquidation américain.

« C’est la bagarre des salariés soutenus par les vénissians, qui a permis de mettre Gordon Brothers dehors, c’est leur lutte qui à permis à Windhager de reprendre l’entreprise, avec ses marques Venilia et Bulgomme, ses six hectares de terrains, d’empocher 140 000 euros de subventions publiques, tout ça sous l’égide du Préfet, s’insurge Guillaume Dumoulin, délégué CGT à la SAD. En contrepartie, Windhager s’est engagé à relancer la production, a investir 20 millions dans l’usine, à recruter 50 personnes. Au lieu de ça, il a pris et envoyé en Hollande les cylindres d’impression, n’a embauché que 13 personnes qu’il veut foutre dehors aujourd’hui, mais veut revendre les terrains. Windhager méprise et vole les salariés, la collectivité, la Justice et l’Etat. S’il s’en va, qu’il rende tout ! »

Pour Pierre-Alain Millet, conseiller métropolitain (PCF) et adjoint au maire de Vénissieux, « des injonctions du tribunal de Nanterre puis de longues négociations ont abouti à des accords écrits, soutenus par de l’argent public versé sous condition. Aujourd’hui, l’Etat doit faire respecter les engagements pris devant lui. D’autant qu’il ne s’agit pas d’une entreprise en difficulté, puisque Windhager réalise plus de 100 millions de chiffre d’affaire ». C’est le sens du courrier adressé par Michèle Picard à Manuel Valls, le 18 octobre dernier. Rappelant au premier ministre qu’il avait apporté son soutien aux salariés de Veninov en lutte, en 2011, le maire de Vénissieux lui demande une « intervention en urgence » et l’organisation d’une table-ronde.

Interpellé par plusieurs participants qui le pressent d’intervenir auprès du gouvernement, Yves Blein, député (PS) de la circonscription « souhaite mieux connaître les détails du dossier avant de se prononcer précisément ». Pour lui, « il faudra tirer les conclusions de ce désastre. J’aiderai autant que faire se peut pour que Windhager ne s’en tire pas comme ça. On ne peut mettre impunément la clé sous la porte après avoir repris une entreprise avec un tel soutien des pouvoirs publics. »

« Grâce au rachat de l’entreprise française Venilia l’année passée, Windhager a pu se faire une place sur le marché français des adhésifs et des toiles cirées. Un chiffre d’affaires annuel d’environ 10 millions d’euros est initialement attendu » écrivait le groupe autrichien en mars 2014. Deux ans plus tard, les rouleaux d’impression ont été emmenés aux Pays-Bas, les salariés seront licenciés. Photo : le siège social à Thalgau (DR).

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